La situation sanitaire est critique et alarmante. Le personnel soignant est inquiet et sur ses gardes. La raison est le nombre de contaminés à la Covid-19 qui repart, de nouveau, à la hausse, jour après jour. Ce sont les dires du Pr Riad Mahyaoui, hier, sur les ondes de la Radio algérienne, Chaîne I. Pour lui, cette hausse des cas était attendue. «C'est la période estivale, donc, plus de mouvements et de déplacements», précise-t-il. Leila Z. –Alger (Le Soir) – Les grandes villes comme Alger, Oran et Constantine sont à la tête des régions qui enregistrent le plus grand nombre de contaminés. Les chiffres officiels communiqués aux médias sont loin de refléter la réalité, et ce, pour plusieurs raisons. «Le vrai nombre peut être plus important», a-t-il indiqué. «Nous ne pouvons pas signaler le chiffre exact des personnes atteintes de la Covid-19. Beaucoup ne se déclarent pas», a-t-il expliqué. Pourquoi nous devons tirer la sonnette d'alarme ? Le Pr Mahyaoui précisera que «les symptômes de la pandémie ont évolué. Ils ne sont plus les mêmes». «La souche originelle a bien changé», a-t-il fait savoir. Avant d'ajouter que le diagnostic des variants n'est pas encore évident. «Une simple PCR ne dévoile pas l'existence des variants.» «Pour le moment, il n'y a que l'Institut Pasteur qui diagnostique ces nouveaux variants de la souche originelle de la Covid-19 qui inquiètent le personnel de la santé.» Par contre, il rassure : «Le variant Delta n'est pas très présent en Algérie. Pour l'instant, nous avons enregistré qu'une quinzaine de cas.» Pour faire face à cette situation inquiétante, il est important de chercher des solutions, estime-t-il. Et imposer encore une fois, sévèrement, les gestes barrières et les mesures sanitaires. Car, la négligence du protocole sanitaire imposé est très remarquée, chez les commerçants, dans les lieux publics, au travail.. C'est pour cette raison que «les autorités publiques doivent prendre des mesures, des décisions et mettre en place des stratégies pour freiner la propagation du virus». Un re-confinement est-il possible ? La réponse est oui. «La vaccination est une étape importante si nous voulons atteindre l'immunité collective et retourner à la vie normale» La campagne de vaccination en Algérie n'est pas un succès. Beaucoup s'abstiennent de se faire vacciner. S'exprimant sur ce point, l'invité de «Dayf Essabah» rassure ceux qui ont des doutes quant à l'efficacité des vaccins disponibles en Algérie. D'après lui, l'opération de vaccination est suivie et contrôlée. «Les vaccins disponibles dans les établissements sanitaires sont validés et autorisés par l'OMS. Ils sont commercialisés dans d'autres pays», a-t-il dit. Et d'ajouter : «La campagne de vaccination est contrôlée par nos institutions.» Dans le même contexte, il affirme que «les vaccins sont efficaces également pour les variants. Certains vaccins plus que d'autres bien sûr». Dans ce même volet, pour ce membre de la commission scientifique du suivi de la pandémie, «il y a plus de risque à faire des complications une fois atteint du virus qu'en se faisant vacciner». Concernant la disponibilité des vaccins, le Pr Mahyaoui a assuré que les vaccins sont disponibles. «Nous avons les quantités nécessaires pour faire vacciner la population. D'ici la fin de l'année, nous allons atteindre les 15 millions de doses», a-t-il précisé. Parlant de l'existence des effets secondaires des vaccins, il n'a pas nié l'existence de complications «légères». Pour ce praticien de la santé, «il est tout à fait normal et attendu qu'il y ait un petit malaise quelques heures après la vaccination». Rappelant que c'est le cas toute personne vaccinée, peu importe le type du vaccin. Au sujet de «la vaccination obligatoire», le médecin croit que nous ne pouvons pas obliger les citoyens à se faire vacciner. La vaccination étant, et depuis longtemps, dans tous les pays du monde d'ailleurs, une liberté et un choix. L. Z.