Le président sahraoui, Ibrahim Ghali, a condamné les tentatives du régime marocain de créer une nouvelle réalité de tensions et d'anarchie, visant à faciliter l'intervention étrangère éhontée dans la région, en vue de servir des agents coloniaux connus. Dans son allocution d'ouverture lors de sa supervision, vendredi, de la 5e session ordinaire du secrétariat national du Front Polisario, Ibrahim Ghali a également condamné «les opérations terroristes lâches» exécutées par l'occupant marocain à l'encontre de citoyens civils sahraouis, algériens et mauritaniens sans défense. Dans ce sillage, il s'est étonné du « mutisme international qui garantit une protection à l'occupation marocaine et l'encourage à persister dans son arrogance et son agression, et de l'incapacité de la Minurso à protéger les civils sahraouis sans défense contre l'oppression du régime du Makhzen, voire même à surveiller ou élaborer des rapports sur la situation des droits de l'homme ». Le président sahraoui a également exprimé son estime et sa reconnaissance pour la position de principe de l'Algérie, peuple et gouvernement, sous la direction du Président, Abdelmadjid Tebboune, aux côtés du peuple sahraoui. M. Ghali a aussi salué «tous les amis et alliés de par le monde», ainsi que l'engagement de l'Union africaine (UA) quant aux principes de son acte constitutif, tout en mettant en valeur les positions exprimées par plusieurs pays, à l'instar de la République de l'Afrique du Sud. Le président sahraoui a réaffirmé que le peuple sahraoui qui prônera toujours la paix juste et durable, a déjà tranché et pris sa décision souveraine d'intensifier sa guerre de libération juste, avec tous les moyens légaux, à leur tête, la lutte armée, jusqu'au parachèvement de la souveraineté de la République sahraouie sur l'ensemble de son territoire national. A ce sujet, M. Ghali a souligné que toute démarche au niveau des Nations unies qui ne vise pas à parachever le règlement convenu, avec la mise en œuvre de la tâche et des prérogatives de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), «sera un contournement honteux de l'engagement conjoint, une conspiration et un manquement non seulement pour le peuple sahraoui pacifiste, mais également à l'égard de la légalité internationale en général». Evoquant les acquis de la question sahraouie sur la scène internationale, M. Ghali a souligné la présence sans précédent de cette cause à travers le renforcement du statut de l'Etat sahraoui au sein de l'Union africaine (UA), mais également à travers des acquis juridiques, notamment après la dernière décision de la Cour de justice de l'Union européenne (UE) annulant les accords de partenariat et de pêche durable signé entre l'UE et le Maroc. Aucun règlement en dehors du référendum Par ailleurs, le secrétaire général du Front Polisario a également salué les combattants de l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS), ainsi que la montée, ces dernies temps, du militantisme héroïque du peuple sahraoui sur le front du territoire occupé et au sud du Maroc, et ce, en dépit de la répression brutale de l'occupant marocain. M. Ghali a adressé ses «sincères salutations» et un «message de solidarité et de soutien à la militante Sultana Khaya et à sa famille, qui souffrent depuis une année d'un blocus imposé par le Maroc», en plus des «diverses formes d'intimidations, de torture, de menaces et de pratiques qui portent atteinte à la dignité humaine». A propos de la dernière résolution 2602 (2021) du Conseil de sécurité de l'ONU, le président sahraoui a estimé qu'elle traduisait une tendance dangereuse qui cherche à contourner la légalité internationale. Pour M. Ghali le Conseil de sécurité préfère la gestion de la crise au lieu de sa résolution, en œuvrant à déformer le cadre juridique de la solution, de sorte qu'elle passe de sa formule simple et claire, consacrée dans la Charte et les résolutions onusiennes, à savoir la décolonisation du Sahara occidental et l'autodétermination du peuple sahraoui, à un labyrinthe de concepts et de terminologies. Pour lui, cette (nouvelle) tendance est une restriction complète du travail de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, car dépassant l'essence du mandat de la MINURSO, qui, en conséquence, se transforme en un simple moyen de violation du droit international, à travers le maintien du statu quo de l'occupation militaire marocaine illégale de certaines parties des territoires de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). M. Ghali a fortement rappelé que toutes les parties du conflit au Sahara occidental, à savoir le Front Polisario et le Royaume du Maroc, ainsi que les Nations Unies et son partenaire l'Union Africaine, sont liées par un « seul accord » signé par les deux parties et entériné par le Conseil de sécurité, à savoir le plan de règlement ONU-Afrique de 1991. De ce fait, et au nom du peuple sahraoui, le Front Polisario ne peut s'engager dans aucune coopération en dehors du cadre juridique convenu.