L'Afrique n'a «d'autre choix que de parler d'une seule voix décisive et forte, que ce soit au Conseil de sécurité ou dans toute autre instance» pour «mettre fin à la marginalisation du continent au sein du système international», a affirmé jeudi matin le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, dans son allocution de bienvenue à la 8ème conférence de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique qui se tient du 2 au 4 décembre à l'hôtel Méridien d'Oran. Le conférencier a insisté tout au long de son discours sur «la nécessité d'assurer un soutien adéquat aux membres africains du Conseil de sécurité de l'ONU dans le traitement des questions de paix et de sécurité africaine» tout en exhortant les pays africains «à redoubler d'efforts pour faire entendre la voix de l'Afrique au niveau international, pour faire en sorte que ses efforts soient reconnus et que ses préoccupations majeures, ses intérêts stratégiques et ses perspectives raisonnables soient dûment pris en compte». «Nous pensons qu'il y a encore plus de place pour l'amélioration pour atteindre notre objectif commun d'une Afrique parlant d'une seule voix capable d'influencer le processus décisionnel au sein du Conseil de sécurité de l'ONU», a ajouté le ministre tout en précisant que cette «entreprise panafricaine implique que nous reconnaissions d'abord nos propres lacunes et redoublions d'efforts en amont et en aval pour traduire dans les faits la vision inscrite dans l'agenda 2063 d'une Afrique intégrée, prospère et pacifique, portée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale». Le ministre des Affaires étrangères a rappelé que dans un «contexte marquée par la détérioration du paysage global de paix et de la sécurité, notre contient a besoin d'un rôle plus important de l'Union africaine dans la prévention et la résolution des conflits». Il a insisté sur la nécessité de développer les «architectures africaines de gouvernance et de paix et de sécurité pour relever défis croissants auxquelles les pays africains sont confrontés» actuellement. Ramtane Lamamra a aussi appelé les pays africains à œuvrer avec plus de détermination au niveau international pour «rendre le multilatéralisme plus avantageux pour l'Afrique» dans le but bien précis de «mettre fin à la marginalisation du continent au sein du système international, y compris le Conseil de sécurité de l'ONU». Il a toutefois souligné que pour atteindre cet objectif, les pays africains doivent «renouveler leur attachement aux valeurs et idéaux du panafricanisme et agir collectivement pour éviter tout facteur qui pourrait mettre en péril l'unité de notre organisation continentale, l'Union africaine». Le ministre a rappelé que l'Algérie «s'apprête à siéger au Conseil de sécurité de l'ONU et à apporter sa contribution au nom de l'Union africaine, au cours de la période 2024-2025, en pleine coordination avec ses homologues africains au sein du Conseil et en conformité avec les décisions pertinentes des organes délibérant de l'UA». Il a, à cette occasion, tenu à «réitérer la profonde gratitude de l'Algérie aux Etats membres de l'UA qui ont soutenu notre candidature», tout en renouvelant l'engagement de l'Algérie «à faire de son mieux pour remplir le mandat continental». L'envoyée spéciale chargée des grands partenariats internationaux, Mme Leila Zerrouki, a déclaré, de son côté, en marge de cette conférence de haut niveau que cette rencontre a pour visée de préparer les trois futurs représentants du continent au Conseil de sécurité de l'ONU pour remplir leur mandat. Les trois représentants de l'Afrique doivent se concentrer sur «des défis communs sur lesquels on n'a aucune divergences à l'intérieur de l'Afrique». Questionnée sur les menaces qui risquent de fragiliser la cohésion des pays africains dans les instances internationales, elle a précisé que «partout dans le monde on peut avoir des divergences, mais on doit travailler davantage pour préserver le travail accompli pour la voie collective entamé en 2013. Ce travail ne doit pas se briser (...) Même s'il y a des divergences bilatérales, l'Afrique doit préserver sa cohésion multilatérale» dans les instances internationales. L'envoyée spéciale chargée des grands partenariats internationaux a signalé que l'Afrique se trouve aujourd'hui au milieu d'un «monde en recomposition. On voit des tensions partout et si vous n'êtes pas bien préparés si vous n'êtes pas fort vous allez devenir un champ de bataille. La menace est réelle et l'Afrique doit œuvrer pour sortir des conflits et non importer d'autres conflits».