Deux mois après la décision unilatérale d'augmenter le prix de la baguette de pain à 15 dinars, qui a été appliquée dans la première semaine du mois de janvier dernier, avant de la mettre sous le coude, suite à l'intervention énergique des autorités, des boulangers reviennent à la charge en suivant le même procédé. A la différence que les appels/annonces lancés ces derniers jours sur les réseaux sociaux, qui tentent de mobiliser les boulangers autour de la revendication du prix de la baguette de pain à 15 dinars, et ce à partir du jeudi 10 mars, ne sont pas anonymes. Et que, cette fois-ci, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) n'a pas attendu jusqu'au passage à l'acte des boulangers pour réagir à ces appels, en rappelant, lundi dans un communiqué, que le prix du pain est réglementé. « C'est un produit (ndlr, le pain) subventionné dont le prix ne peut être augmenté que par les parties concernées, appelant les boulangers, au niveau national, à ne pas augmenter le prix du pain subventionné et à continuer à appliquer le prix habituel », a souligné la même source. L'UGCAA s'est dite « surprise » par les déclarations de Youcef Kelfat, président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), qui relève de l'union, relayées sur les réseaux sociaux et certains médias, faisant état d'une augmentation du prix subventionné du pain à 15 DA à partir de jeudi 10 mars 2022 ». L'UGCAA rejette de tels agissements, qualifiés d' « irresponsables », soulignant qu'elle prendra, à cet effet, les mesures juridiques et administratives en vigueur. La même source a également rassuré tous les boulangers, au niveau national, que « le dossier du pain et leurs revendications légitimes sont soulevés au plus haut niveau de l'Etat » et que « la porte du dialogue est ouverte, sachant qu'il y a une série de réunions qui se tiennent au siège du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, en présence de représentants des boulangers de toutes les régions du pays, sous la bannière de l'UGCAA ». Ajoutant qu'une réunion de coordination se tiendra prochainement au siège du ministère du Commerce, en présence des représentants du ministère des Finances et de la direction générale des Impôts (DGI) pour «examiner les moyens d'appliquer la décision du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, selon laquelle l'impôt imposé aux boulangers ne concernera que les bénéfices et non le chiffre d'affaires ». Rappelons qu'une autre mesure visant la baisse du prix de la consommation d'électricité a été décidée récemment par le groupe de travail mixte qui se réunit, chaque semaine, pour étudier les préoccupations des boulangers en présence de représentants de plusieurs secteurs. Mais, selon toute vraisemblance, les boulangers ne sont pas satisfaits des résultats de ces réunions, et exigent la satisfaction de leurs demandes sans suivre la voie progressive, ou passer à l'application d'un prix de la baguette à 15 dinars. En face, les autorités affichent leur disponibilité à discuter avec les représentants des boulangers et à trouver des solutions d'une manière graduelle à leurs revendications, mais sans céder un pouce de terrain à propos du prix fixe et réglementé de la baguette de pain, en tant qu'élément indissociable de la paix sociale. Chose qui augure d'un bras de fer pouvoirs publics- boulangers. Notons que ces trois derniers jours, une pression de la demande sur la semoule a été enregistrée sur les marchés, rappelant la ruée des ménages sur la semoule, au début de l'année, suite aux fermetures administratives décidées à l'encontre de plusieurs boulangeries qui ont écoulé la baguette de pain à 15 dinars.