A deux mois des Jeux méditerranéens, l'anarchie règne toujours dans le secteur du transport, pensent certains chauffeurs de taxi. Malgré toutes nos propositions concernant un plan de transport adéquat à cette grande ville, aucune suite n'a été donnée à ce projet, pensent d'autres. Réunis hier au siège de l'UGTA, les chauffeurs de taxi de la ville et ceux de l'extra-muros, affiliés au Syndicat national de taxis et des transporteurs (SNTT), sont venus vider leur sac sur la situation du transport et les problèmes qu'ils affrontent quotidiennement. Les applications «Yassir», «tem tem» et autres pointées du doigt Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Si avec la mise en application de Yassir et tem tem, suspendues actuellement au niveau de la capitale, à Oran et aussi à l'Est du pays, les citoyens ont trouvé une solution à la longue attente des taxis et parfois aux humeurs de certains chauffeurs de taxi, pour les professionnels, il est «inadmissible» que le secteur autorise l'activité à ces «nouveaux venus». La raison, nous dira le responsable de l'organique du bureau de wilaya, Benabou Kada, «ces chauffeurs de taxi, partenaires de ces applications n'ont pas une autorisation pour activer en tant que taxi mais détiennent un agrément de location de voitures. Leurs entreprises dépendent donc du ministère du Commerce et non pas du ministère des Transports comme c'est le cas pour les «taxieurs». Les clandestins sont l'autre casse-tête chinois pour ces professionnels. La balance est déséquilibrée entre des taxieurs agréés qui sont en règle dans leur activité et des étrangers à l'activité qui envahissent le terrain. Le représentant des chauffeurs de taxi activant au niveau de l'aéroport, Kada Chaabane, présent à cette réunion, nous a décrit une situation catastrophique depuis la mise en application de «Yassir». «Des disputes et des altercations sont quotidiennes. Nous, nous passons toute la journée à attendre nos clients et les partenaires de Yassir sont réservés à l'avance par les passagers qui débarquent à l'aéroport. Ils viennent, ils chargent et ils repartent. C'est vraiment déloyal». Quant au représentant des chauffeurs de taxi activant au port d'Oran, Kouidri Abdelabaki, le transport par taxi dans cette zone risque de se compliquer davantage avec le transfert des «taxieurs du pont vers un autre point situé près du port et aussi par l'interdiction aux taxieurs de prendre la nouvelle route en sortant du port. Le transport par taxis au point mort à la veille des Jeux méditerranéens Abordant le transport par taxi dans la wilaya d'Oran, le SNTT estime que rien n'a été fait dans ce volet pour accueillir ce grand évènement si attendu. Nous avons organisé des réunions avec les représentants de la commission de circulation de l'APW, les anciens et les nouveaux, mais les chosent n'avancent pas à une grande cadence. «La tutelle, qui est la direction des transports, n'est pas très investie dans ce domaine. Notre proposition a été de réhabiliter toutes les stations de taxis et d'en créer d'autres, s'il y a besoin. En 2002 et en 2012, nous avons sollicité la direction des transports sur ce point, en association avec d'autres syndicats, mais rien n'a été fait à cause de la situation du pays dans le début des années 2000 avec le terrorisme et pour des problèmes administratifs en 2012». Un plan de transport toujours à la traîne Même constat pour le plan de transport. Le représentant du SNTT a souligné que «des propositions dans ce sens ont été présentées à la direction des transports et à l'ancienne commission de circulation de l'APW qui l'a approuvé mais sans aucune suite. «Actuellement, a expliqué le même interlocuteur, «un autre plan de transport a été proposé par la direction des transports suite à une directive du wali d'Oran et nous attendons comment il sera appliqué à moins de 90 jours des Jeux méditerranéen ». La réunion des taxieurs devait donc se clôturer sur des recommandations et des actions à prévoir afin de faire entendre leur voix.