Terrible mésaventure que celle que vient de vivre un citoyen qui ne croit pas encore ce qui venait de lui arriver à cause de l'aveuglement de certains responsables locaux. En effet, ces derniers avaient engagé une opération de relogement des habitants de logements précaires touchant un quartier de Hamadi Krouma, situé près de la poste de ce chef-lieu de commune. L'opération, qui était pilotée par le chef de la daïra d'El Hadaïek, a eu lieu le 3 juillet dernier, à l'avant-veille du 60e anniversaire de l'indépendance, avec le déploiement conséquent de moyens matériels et encadrée par un important dispositif d'ordre. Pourtant, l'un des habitants qui s'attendait à être relogé au même titre que ses autres voisins de quartier concernés et qui figurait pourtant sur la liste de départ, se voit, contre toute attente, exclu du lot. Un retournement de situation auquel il ne s'attendait pas et qui lui occasionna un choc jusqu'à en perdre connaissance. Lui, c'est Lahrache Abdelmalek, un père de famille qui s'est présenté à nous pour raconter, les yeux en larmes, la terrible épreuve qu'il vient de subir et qu'il a assimilée à une profonde injustice, de la «hogra» pour avoir été expulsé du logement qu'il occupait légalement, un F3 acquis dans le cadre de la cession des biens de l'Etat, par acte administratif daté du 29/04/2003 numéro 03141/2003. Son tort, c'est de se retrouver au fil du temps, au milieu d'un ensemble de constructions anarchiques qui se sont greffées au sien, formant un pâté de maisons que les autorités ont décidé de raser et de reloger leurs occupants. En sortant de l'hôpital le même jour, il rejoint à la hâte son logement, mais c'était trop tard car les engins venaient d'achever sa démolition. Sa famille, qui était à l'intérieur, a été évacuée de force, raconte-t-il, et ses affaires jetées en même temps à la rue. On aurait même confisqué les portables de ses deux filles qui ont voulu filmer l'évènement pour les leur restituer, non sans avoir préalablement supprimé les scènes jugées non conformes à «certains standards». Le malheureux a bien tenté de convaincre le chef de daïra d'El Hadaïek sur la nécessité de le reloger car avec la démolition de son logement, il n'avait plus où caser sa famille, mais sans succès, lui, qui était pourtant en règle car propriétaire de son logement contrairement aux autres bénéficiaires dont certains n'étaient là que depuis une date récente. Notre interlocuteur, qui pointe un doigt accusateur en direction du SG de la daïra de Skikda, dira que ce dernier n'a rien voulu savoir de son cas, car ce responsable lui a rétorqué qu'en tant que propriétaire, il n'ouvrait pas droit au relogement et qu'il pouvait récupérer son terrain et y édifier sa nouvelle habitation, pour cela, il n'avait qu'à activer le dépôt de sa demande de permis de construire. Il contacte alors le médiateur de la République qui lui promit de l'aider en intercédant en sa faveur auprès de la wilaya mais qu'il devait prendre son mal en patience. N'ayant aucune autre alternative, il casa sa famille chez des proches et pour la première fois de sa vie, la fête de l'Aïd s'était transformée en cauchemar, car du jour au lendemain, cet infortuné citoyen s'est transformé en véritable SDF...