Quels pays vont suivre l'exemple de l'Italie et bloquer ChatGPT, ce robot conversationnel doté de l'intelligence artificielle, qui a réponse à tout, et qui a été conçu par la startup Open AI ? L''Autorité italienne de protection des données personnelles prévient, à travers un communiqué, que sa décision (prise le vendredi 31 mars 2023) a un «effet immédiat» et accuse le robot conversationnel de ne pas respecter la réglementation européenne et de ne pas vérifier l'âge des usagers mineurs. Immédiatement, un porte-parole de l'entreprise a assuré que ChatGPT était «désactivé pour les utilisateurs en Italie» afin de se plier à la décision de l'Autorité, qui a demandé à Open AI de «communiquer dans un délai de 20 jours les mesures entreprises» pour remédier à cette situation, «sous peine d'une sanction allant jusqu'à 20 millions d'euros ou jusqu'à 4% du chiffre d'affaires mondial annuel», le maximum prévu par le Règlement européen sur les données personnelles. Depuis son lancement officiel, en novembre 2022, ChatGPT a séduit plus d'un million d'utilisateurs en quelques jours, plus de 100 millions de comptes enregistrés en janvier 2023, et son succès a attiré un géant de la technologie, en l'occurrence Microsoft, qui a décidé d'investir 10 milliards de dollars dans ce système. Mais, cette montée au créneau de l'Autorité italienne peut freiner la hausse du nombre de ses utilisateurs. Car, si la cause du blocage du robot conversationnel par l'Italie est commune à tous les pays, la sacro-sainte protection des données personnelles, d'autres pays peuvent, ou doivent, emprunter le même chemin. La France n'a pas encore pris une décision similaire à celle de l'Italie, mais la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), le gendarme français des données personnelles, s'est rapprochée de son homologue italienne «afin d'échanger sur les constats qui ont pu être faits» et a pour objectif de «clarifier le cadre légal dans les prochains mois», selon des déclarations de la Cnil rendues publiques par des médias. C'est dire qu'on s'intéresse de près au développement de cette affaire de non-respect de la protection des données personnelles des utilisateurs de cette application révolutionnaire. Est-ce que l'Algérie, qui a installé, en août, l'Autorité de régulation nationale de protection des données à caractère personnel, va prendre des initiatives dans ce sens pour s'assurer du respect de la protection des données personnelles des utilisateurs algériens, qui ont accès à ChatGPT depuis la fin janvier ? Plusieurs pays vont certainement s'intéresser de près à cette « faille » en matière de protection des données personnelles des utilisateurs de ChatGPT, dont l'accès gratuit met la puce à l'oreille, puisque rien n'est vraiment gratuit sur Internet. Au-delà de ces craintes de vols de données personnelles, l'application en question a été bloquée peu après sa sortie dans plusieurs écoles et universités dans le monde, après des craintes de tricherie aux examens. Plus encore, des centaines d'experts mondiaux ont réclamé, mercredi dernier, de marquer une pause de six mois dans la recherche sur les IA en évoquant «des risques majeurs pour l'humanité». En pleine action dans un film de science-fiction.