Tels les portraitistes d'un roi, conscients du rôle qu'ils accomplissaient avec ferveur et dévouement, les historiens officiels français tels que Jules Michelet et Ernest Lavisse s'acquittèrent magistralement du sacerdoce qui leur fût dévolu, pleinement conscients du service considérable qu'ils rendaient à leur pays, à leur patrie, à leur nation. Si c'est le portrait du roi qui fait le roi, c'est aussi le récit de la France qui a fait la France. Ainsi, on ne peut parler aujourd'hui de la « Nation française » sans parler du « récit » qui l'a méticuleusement fabriquée, du « roman national », du mythe. On verra aujourd'hui des esprits retors y compris le président français Emmanuel Macron pérorer inlassablement à propos d'une Nation algérienne qui n'aurait jamais existé. On ne pourra s'empêcher alors de se dire : mais qu'est-ce qu'une nation ! Doit-on attendre que les autres nous en donnent la définition alors qu'ils en proposent une centaine où tout le monde finalement (et heureusement) s'y retrouve. Est-ce un club fermé comme celui dont l'Allemagne a expulsé la France ? Est-ce un acquis définitif et statique ou est-ce un projet dynamique, vivant, plein d'espoir et de paix ? Et si on cherchait d'abord la Nation française ! Peut-on définir la « Nation» de manière assez simple et satisfaisante pour tout le monde ou restera-t-elle insaisissable et otage des passions des uns et des autres. Le philosophe français Ernest Renan se proposera de répondre à cette lancinante question à travers sa conférence prononcée à la Sorbonne le 11 mars 1882. La motivation légitime du philosophe traduisait encore une fois le désarroi et l'impérieuse nécessité de reformuler les « concepts » pour apaiser des craintes en esquissant une perception française de la notion de « Nation » qui se démarquerait d'un archétype allemand essentialiste, vaniteux, voire dangereux, celui d'une Allemagne constamment méprisante à l'égard d'une France qui n'hésitera pas pourtant, elle aussi, à user de la même idéologie : exercer le droit d'une prétendue supériorité « nationale » pour légitimer l'impensable. Certains penseront même « qu'une nation n'est qu'un groupe de personnes unies par une vision erronée du passé et la haine de leurs voisins »1. Triste définition mais qui explique bien des choses aussi vieilles que le monde : la haine, la volonté de puissance, la vanité, la peur, l'instinct de survie, l'honneur. Ce sont invariablement des conjonctures de guerre qui génèrent ce « sentiment collectif, provisoire ou définitif » substrat de la « Nation ». « Ecrire l'histoire de France était une façon de travailler pour un parti et de combattre un adversaire. Ce qu'elle nous a appris, c'est surtout à nous haïr les uns les autres. L'histoire est ainsi devenue chez nous une sorte de guerre civile en permanence »2. Ce sont des conjonctures similaires (conflits et quête de pouvoir) qui pousseront, il y a plus de 15 siècles, le païen et barbare Clovis 1er, l'étranger qui venait d'ailleurs, à construire la France sur les décombres d'un passé obscur et inénarrable, une entité politique et sociale d'apparence homogène mais dont le véritable contenu n'est en réalité qu'un violent magma3 d'ethnies et de langues disparates et irréconciliables (population gallo-romaine et Barbares) en «état de guerre permanent». « Grâce aux luttes historiques qu'elles ont menées côte à côte contre l'adversaire commun, les différentes races qui peuplaient l'ancienne France se sont progressivement fondues au sein d'une même «nationalité»4 , telle était la situation qui prévalait à l'époque et que le philosophe anglais Thomas Hobbes décrira bien plus tard dans son célèbre ouvrage « Léviathan », citant cette « Autorité commune assez forte » indispensable au maintien de l'ordre et à la neutralisation de cet « état de nature », règne d'une guerre perpétuelle de chacun contre chacun. « Léviathan », seul un monstre ou un barbare parmi des Barbares pouvait remplir ce rôle. Clovis 1er en avait l'étoffe. Ce roi des Francs, le roi de cette horde germanique dont la France portera le nom. Cela devrait inciter les thuriféraires de la Nation française à plus d'humilité quant au choix des arguments qui confortent leurs vaniteuses convictions quand il s'agit de leur propre histoire. Cette nécessité de l'histoire poussera Clovis 1er à troquer son paganisme et ses origines barbares contre une alliance avec une Eglise qui voulait asseoir son pouvoir face à un Arianisme menaçant, pour des raisons d'intérêts communs (Enjeux géopolitiques, dirions-nous aujourd'hui). Telles seront ces « Conjonctures » bizarres et nécessaires faites d'opportunités et de pactes contre-nature mais fondatrices d'un ordre nouveau qui vont au fil du temps alternativement faire et défaire, consolider et mettre en péril la politique de la France sans pour cela la décourager à continuer à broder des mythes qui susciteront l'autosatisfaction et l'autoglorification portées par et dans le « Roman national ». « Ainsi va la vie historique, ainsi va chaque peuple se faisant, s'engendrant, broyant, amalgamant des éléments qui y restent sans doute à l'état obscur et confus, mais sont bien peu de choses relativement à ce que fut le long travail de la grande âme. La France a fait la France et l'élément fatal de race m'y semble secondaire. Elle est fille de sa liberté »5. « La France a fait la France », ingénieuse pirouette sémantique. Comme le portrait du roi qui fait le roi. Nous revendiquons alors pour l'Algérie ce même dogme. C'est l'Algérie qui a fait l'Algérie. Elle est la fille de ses résiliences et de ses sacrifices millénaires et de sa liberté. La France actuelle est le produit de l'effacement pur et simple d'autres langues et dialectes locaux ainsi que de l'extraordinaire brassage ou assimilation de groupes ethniques disparates, et tous jaloux de leurs particularismes (Celtes, Francs, Wisigoths, Alamans, Burgondes, Normands). Il serait démentiel de croire que la nation française pouvait exister dans ce Big Bang ethnico-linguistique qui allait durer assez longtemps. Le roman national est un formidable outil de propagande, problématique, car il est essentiellement utilisé par le Pouvoir pour les impératifs qu'il se fixe et non pour servir une quelconque vérité historique. Cette construction idéologique échappe parfois ou déborde du cadre des cercles universitaires quand elle ne réussit pas le plus souvent à réquisitionner et embrigader ces élites elles-mêmes pour (une historiographie apologétique)6 et qui auront pour mission de tisser et nourrir la trame de ce récit national en lui donnant un sens, une orientation et un objectif : la gloire de la nation. La guerre de Cent Ans (1337-1453) soudera les populations dans l'adversité et contribuera à l'émergence de l'identité nationale. « Sa cohésion est à l'exacte mesure des forces qu'elle a dû vaincre »7. «A force de se serrer contre l'ennemi, les provinces se sont trouvées un peuple. C'est en voyant de près l'Anglais qu'elles ont senti qu'elles étaient la France. Il en est des nations comme de l'individu, il connaît et distingue sa personnalité par la résistance de ce qui n'est pas elle, il remarque le moi par le non-moi» 8 J'ignore pourquoi on s'autorise pour soi des grilles de lectures qu'on refuse aux autres. On peut aisément voir dans ces canevas sociologiques tout ce qui démontre irréfutablement la présence millénaire de la Nation algérienne. De la même manière, toutes les vaillantes et interminables luttes qui se sont déroulées sur le sol « algérien » depuis des millénaires, toute la haine que vouait l'Algérie depuis très longtemps à une France (belliqueuse et perfide) témoignent du « sentiment national » algérien. Parfois, de vulgaires criminels, comme le Général Saint Arnaud, déchiffrent l'histoire et présagent de ses circonvolutions de manière plus franche et tranchante que le plus brillant des historiens : « Comment éviter la répétition éternelle des ces soulèvements dont la cause gît toute entière dans la haine des Arabes contre nous..., cette nation-là naît un fusil à la main et un cheval entre les jambes..., ce sont ces vérités qui amènent à penser que cette guerre ne ressemble à aucune autre..., elle durera toujours sur un point ou un autre »9 Annonçant par là une révolution permanente et irréductible, l'Emir Abdelkader prophétisera en 1841 face au Général Bugeaud : « Vois-tu la vague se soulever quand l'oiseau l'effleure de son aile ? C'est l'image de ton passage en Afrique ». C'étaient des Barbares qui, au temps de Clovis 1er et au non d'une certaine « pacification » furent à l'origine de la prétendue Nation française et ce sera d'autres Barbares qui se chargeront dès 1830 des opérations de « pacification et d'extermination » en Algérie. Une pacification qui durera 132 ans. C'est notre « sentiment national » qui sera dès 1830 l'origine et le fondement de toutes les insurrections d'une Nation algérienne préexistante. C'est ce même « sentiment national » qui sera au cœur de la Révolution algérienne, un sentiment intransigeant face à toutes les opérations génocidaires ou sournoises visant toujours le même but : décimer, assujettir, acculturer, assimiler, diviser pour mieux régner... S'il n'y avait pas une authentique et grande Nation algérienne en face d'une France préfabriquée, au nom de quoi alors autant de sacrifices furent-ils consentis ? Au nom de quoi avons-nous survécu, résisté et vaincu cet empire décadent ? « Quelque chose existait qui a permis à l'Algérie de s'opposer, au cours de 130 ans, à une grande puissance impérialiste et à la forcer, en définitive, à capituler »10. Il est utile de préciser que depuis que la Royauté et l'Eglise avaient conclu ce pacte fondateur de la France (fructueux pour les deux parties), Il faudrait attendre 13 siècles pour que d'autres questions plus essentielles viennent tarabuster l'esprit des Français : où était passé le peuple ? « Ce Tiers-Etat qui avait en lui tout ce qu'il faut pour former une nation complète ? « Un Tout, mais un tout entravé et opprimé »11 durant des siècles. La Révolution française viendra réparer ces iniquités accumulées pendant l'ancien régime. Elle décapitera tout ce qui faisait la France et sa gloire : le Roi, l'Eglise et la Noblesse. « La nation existe avant tout, elle est à l'origine de tout », conclura cette révolution qui va permettre à cette nation absente et bâillonnée depuis si longtemps de devenir enfin réalité. On passera de la souveraineté royale à celle du peuple source de tout pouvoir. C'est ce qui sera désormais inscrit en lettres d'or dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789. «Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément». Et c'est ce qui sera reconfirmé après moult péripéties dans la Constitution française de 1958 « La souveraineté nationale appartient au peuple », Ce chaînon manquant dans le roman national. Ainsi, on peut s'interroger si cette nation tant vantée avait réellement toujours existé ou si c'est la Révolution française qui a permis récemment son existence de manière plus digne et déterminante dans l'édifice politique et institutionnel du pays. En 2020, lors du mouvement de contestation américain « Black Lives Matter », relayé à travers le monde, on commencera à déboulonner les statues de la honte, à déconstruire une vision tronquée de l'histoire, en substituant aux mythes qui alimentaient sa vanité des totems plus méritants. Le président Emmanuel Macron campera sur les positions de ses maîtres à penser : assumer jusqu'au bout les conneries de l'histoire, sinon il ne restera plus rien de mythique dans ce foutu « roman national ». Emmanuel Macron maintiendra mordicus que la France »ne déboulonnera pas de statues et n'effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire». Chassez le naturel, il revient au galop ! Aujourd'hui en France, la question fébrile et inquiétante de l'identité et de la nation ressurgira sous l'instigation d'apprentis sorciers et de pyromanes, on se blottit, on s'agglutine, on forme les rangs contre un nouvel ennemi commun pour sauver la nation et restaurer son faste. L'ennemi d'aujourd'hui, ce n'est ni l'Anglais ni l'Allemand. C'est l'Arabe, le Musulman. Le juif Eric Zemmour appelle à la mobilisation contre « Le Grand Remplacement ». Sans doute inspiré par « Mein Kampf », le juif utilisera un lexique (Suicide français, Déchéance de la France...) qui fera retourner dans leurs tombes les historiens Jules Michelet et Ernest Lavisse, il met en garde les Français contre le grand péril qui les menace et qui envahit le territoire exponentiellement, ostentatoirement et dangereusement. Pour contrer les élucubrations du petit juif qui procède depuis quelque temps déjà à « faire mentir le passé pour mieux faire haïr au présent ». Un collectif composé de seize historiens publie un livre pour dénoncer et mettre en évidence ses mensonges et ses interprétations tendancieuses.12 C'est dans ce climat délétère qui règne depuis des années en France autour de la nation et de l'identité, conjonctures propices à l'émergence de milices intellectuelles, médiatiques et politiques coalisées ou atomisées, en de multiples poches de résistance prêtes au combat que l'historien Patrick Boucheron mobilisera lui aussi 122 auteurs pour proposer « Une conception pluraliste de l'histoire contre l'étrécissement identitaire qui domine aujourd'hui le débat public »13 « Dans un moment où il ne faut rien lâcher sur l'usage que l'on peut faire de l'histoire. Lorsque des références sont utilisées de manière obsessionnelle par des polémistes qui en font des ritournelles mensongères » 14 Le père du roman national, l'historien Ernest Lavisse proclamera que «L'histoire ne s'apprend pas par cœur, elle s'apprend par le cœur». Quant à son alter ego Jules Michelet, il confessera que « l'œuvre est colorée des sentiments, du temps, de celui qui l'a faite ? C'est ce qu'on voit toujours. Nul portrait si exact, si conforme au modèle, que l'artiste n'y mette un peu de lui. Si c'est là un défaut, il nous faut avouer qu'il nous rend bien service. L'historien qui en est dépourvu, qui entreprend de s'effacer en écrivant, n'est point du tout historien.»15 Tout est dit ! L'émotion et les sentiments susciteront toujours cette irrésistible volonté de se rallier et de s'impliquer malgré soi et en des styles et desseins inavoués, en effaçant les distances qu'on avait prises pour rester à la périphérie de ces luttes confuses et compromettantes. Même le vieux maître Fernand Braudel, longtemps indécis et prudent, finira par enfin faire parler ses sentiments. Il commencera son livre «l'Identité de la France» par une déclaration d'amour : « J'aime la France ». Et il précise : « Avec la même passion, exigeante et compliquée, que Jules Michelet, sans distinguer entre ses vertus et ses défauts... Mais cette passion n'interviendra guère dans les pages de cet ouvrage. Je la tiendrai soigneusement à l'écart. Car je tiens à parler de la France comme s'il s'agissait d'un autre pays, d'une autre patrie, d'une autre nation ». Est-ce un exercice facile que celui de mettre sa passion sous séquestre ? Même en reconnaissant que « le métier d'historien condamne à la sécheresse, à l'exclusion du cœur ». Le monumental Braudel précisera toutefois que « L'historien n'est de plain-pied qu'avec l'histoire de son propre pays »16. Condamnant ce courant historiographique apologétique toxique dont Jules Michelet fût le précurseur, l'historien Patrick Boucheron dira : « Nous ne pouvons plus admettre avec lui que la France est cette « glorieuse patrie [qui] est désormais le pilote du vaisseau de l'humanité ». Le patriotisme de Michelet nous apparaît aujourd'hui compromis par une histoire dont il n'était évidemment pas comptable, mais qui, après lui, s'est autorisée de cette « mission civilisatrice » de la France, notamment pour justifier l'agression coloniale. Compromission définitive ?17 C'est ce qui caractérise la compromission de ces historiens : demeurer royalement indifférents aux crimes abominables perpétrés partout ailleurs par leur pays pendant qu'ils flirtaient avec leur immaculée nation. Ils ont délibérément contribué à ce que l'innommable soit à tout jamais occulté. En 1987, l'historienne Suzanne Citron publie au sujet du « Mythe national français » un ouvrage qui restera associé à son nom, un ouvrage de déconstruction de l'histoire telle qu'elle est enseignée. « Notre » histoire résulte, nous l'avons vu, d'une manipulation du passé par les élites au service ou à l'appui des différents pouvoirs. Une historiographie apologétique de l'Etat et d'un « génie français » hors normes sous-tendait l'imaginaire national »18 Nous aurions pu tolérer chez les autres leur schizophrénique prétention à gloser en permanence sur la Nation algérienne, si au moins leurs origines et leur histoire n'étaient pas tellement suspectes. *Universitaire Notes 1- Définition attribuée au politologue tchéco-américain Karl Deutsch. Voir Gordon Brown, My Scotland, Our Britain : A Future Worth Sharing, Simon and Schuster, lire en ligne [archive]), p 82. 2-Fustel de Coulanges, « De la manière d'écrire l'histoire en France et en Allemagne depuis cinquante ans », Revue des deux Mondes, 1er septembre 1872. 3- Ce que l'historiographie nomme aujourd'hui « ethnogenèse », en (Ethnologie) processus de création d'un peuple ou d'une ethnie à partir d'un ou plusieurs peuples. 4- G. Noiriel, «L'identité nationale»» dans l'historiographie française », in «L'identité politique», Chevallier Jacques, Paris, PUF, coll. « Publications du CURAPP », 1994, p. 294-305 5- Jules Michelet, Histoire de France, Les Grands Monuments de l'Histoire, Robert Laffont/Le Club Français du Livre, 1971, t. 6, p. 6. 6- Expression utilisée par l'historienne Suzanne Citron dans son livre « Le Mythe national. L'histoire de France revisitée » paru en 1987. 7- Pierre Chaunu, La France, Robert Laffont, Paris, 1982, p. 53. 8- Jules Michelet, Le Tableau de la France, Olivier Orban, rééd. 1987, p 126. 9- François Maspero, « L'honneur de Saint-Arnaud », Casbah Editions, Alger, 2004, p 217-218. 10- Mostefa Lacheraf, « L'Algérie : Nation et Société » Casbah Editions, Alger, 2006, p 7. 11- Qu'est-ce que le Tiers-Etat ? est un pamphlet politique publié par l'abbé Emmanuel Sieyès 1789. 12- « Zemmour contre l'histoire », Gallimard, Paris 2002. 13- Patrick Boucheron, « L'Histoire mondiale de la France », Editions du Seuil, Paris, 2017, p 7 14- Patrick Boucheron, « La France, l'identité et l'historien » Mensuel « L'Histoire » 431, 2017 15- Jules Michelet, Histoire de France, Librairie Internationale, Paris, édition 1880, Tome 1. 16- Fernand Braudel, « L'identité de la France », Flammarion, Paris, 1999. 17- P. Boucheron, « L'Histoire mondiale de la France », op. cit., p .9 18- Suzanne Citron, Le Mythe national. L'histoire de France revisitée, Editions de l'Atelier, Paris, 2008, p 307