Qui a peur du monopole de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) en matière d'importation des légumes secs et du riz? On a tenté de créer la pression sur les légumes secs pour faire croire que c'est la faute à cette «exclusivité» d'importation des légumes secs et du riz qui a été accordée à l'OAIC, du coup accusé de lenteur dans l'approvisionnement des surfaces commerciales. Chose qui a fait réagir la tutelle, pour rassurer la population quant à la disponibilité en quantités suffisantes de ces produits, pouvant aisément satisfaire le marché national. Pourquoi avoir actionné toute cette campagne autour de la rareté des légumes secs, en plein été, une période qui connait, pourtant, une baisse de la demande sur ces produits, généralement prisés en période de froid ? Une partie ou des parties ont tenté de mettre dans l'embarras l'OAIC, en jetant le discrédit sur sa gestion, et le ministère de l'Agriculture et du Développement rural s'est dressé contre ces rumeurs à travers un «démenti en bloc», soutenant que tout ce qui a été dit à ce sujet est «dénué de tout fondement», et que cela vise «à générer un climat de pression intolérable parmi nos concitoyens». Plus personne ne dit mot, ni ne donne une quelconque explication au sujet de ces parties qui veulent générer un climat de pression parmi les citoyens à travers les lentilles, les haricots et autres pois chiches. Qui peut vraiment s'intéresser à ces produits par ces temps caniculaires? Cela prépare-t-il l'automne et l'hiver ? La rentrée universitaire est très proche, ainsi que l'ouverture des restos «U» et les réfectoires des résidences universitaires, habitués à lancer, en pareille période, des appels d'offres pour l'acquisition de quantités énormes de légumes secs et de riz, mais cela n'aura pas lieu cette année. Car, les commandes de ces produits seront directement déposées auprès de l'OAIC. Assurément, le monopole des importations des légumes secs et du riz accordé à l'OAIC ne peut que déranger les opérateurs dans ce domaine. C'est le tapis qui leur a été retiré sous les pieds. Les concernés, qui avaient la mainmise sur ce créneau juteux, se retrouvent «hors-jeu» à partir de l'application de cette décision qui les contraint soit à changer de créneau dans l'importation, avec les difficultés à affronter dans toute nouvelle activité, soit à changer carrément de profession. Des milliards perdus peuvent bien pousser à s'allier au diable pour revenir aux affaires. Reste maintenant à expliquer le pourquoi de la décision des autorités d'écarter les importateurs des légumes secs et de riz. A-t-on eu vent d'une entreprise spéculative pour faire augmenter les prix, ou pis encore provoquer des pénuries de ces produits qui garnissent les assiettes des Algériens, notamment en hiver, dans un dessein purement politique? Mais, si par le passé on a réussi à semer la panique en créant des tensions sur les produits de large consommation, la stratégie ne fonctionne plus grâce à une veille permanente des pouvoirs publics, qui réagissent du tac au tac, face à ces sombres machinations. Dans ce cercle, le consommateur, sur le dos duquel se sucrent les spéculateurs de tous bords, reste un maillon faible.