Ils ont beau chanter victoire, sur les chaînes de télé acquises à leur cause, les organisateurs de la manifestation française «contre l'antisémitisme», rien n'a pu cacher l'échec presque retentissant. A peine 105.000 participants à Paris alors qu'il était attendu 500.000 à 1.000 000 de personnes. Et, à peine quelques milliers de personnes éparpillées dans quelques dizaines d'autres villes. Peu ou pas de jeunes, et surtout des quadras et plus. Pas de représentants du parti Lfi. Pas de Chef de l'Etat. Seulement des «has been» traînant des casseroles (dont Hollande, Sarkozy, Valls...) en quête d'images et de notoriété. Peu ou pas de représentants d'autres communautés. L'échec était prévisible tant la cause mise en avant était partielle et partiale. Les absents avaient bien compris qu'une telle manifestation avec un mot d'ordre, sous couverture républicaine, restrictif sinon orienté, sous couvert de défense de la «République», et tendancieux, en plus de la présence des représentants des islamophobes et racistes de l'extrême droite (Les Le Pen, Zemmour , Bardella...) ne pouvait qu'aggraver les fossés déjà existants. Donc, partielle parce qu'elle excluait du concept de base, «antisémitisme», tout ce qui n'est pas juif, l'islamophobie et le racisme se trouvant automatiquement évacués. Partiale parce qu'elle incluait, sans trop les clamer, la défense et l'illustration de l'entité sioniste «Israël», une entité devenue-provisoirement - assez difficile à défendre au vu des massacres entrepris à Ghaza. Bref, on s'est retrouvé face à une manifestation grossièrement organisée par les «amis d'Israël», avec l'aide des services d'information et de propagande sionistes chargés de contrecarrer, par une contre-offensive, cette fois-ci médiatique, les vagues de soutien massifs à la Cause palestinienne et contre les bombardements génocidaires de Ghaza, à travers toute la planète, et plus particulièrement sur les places occidentales que l'on croyait, sinon acquises du moins passives. Les services d'information et de propagande sionistes s'étaient vite aperçus de la chose d'autant que le thème premier centré sur les «massacres de civils et de bébés» le 7 octobre ne «payait» plus. Il a donc fallu vite revoir la stratégie propagandiste à destination des pays protestataires, en lançant une «hasbara» (note: Il s'agit d'une stratégie communicationnelle qui «cherche à expliquer les actions, qu'elles soient justifiées ou non». Puisqu'elle se concentre sur la fourniture d'explications sur ses actions, la hasbara a été qualifiée d'«approche réactive et événementielle. Pour plus de détails voir in Wikipédia). Cela a commencé par une projection, destinée à la presse et aux communicants parisiens ou en poste en France, au niveau de l'Ambassade d'Israël à Paris, d'un «film» de 47 mn rapportant des images des «massacres» (il sera, par la suite visionné à l'Assemblée nationale française et ailleurs). Un film et des images , à l'origine douteuse, supposées «récupérées sur les partisans de Hamas», choisies pour être les plus insoutenables , avec en gros plan, bien sûr, les enfants, les bébés et les femmes, que les experts et consultants ressortent désormais sur leurs plateaux de télé. Oubliées les causes profondes et réelles des événements ! Il s'agissait de centrer toute l'attention et toutes les démonstrations sur tout ce qui allait dans le sens du racisme antisémite et surtout de l'anti-juivisme, celui, bien sûr, des arabes «sauvages qui mériteraient d'être éradiqués», au moyen, si besoin est, d' «une bombe atomique». Tariq Ramadan prend à ce propos l'exemple de nombreuses émissions françaises au cœur desquelles «on fait mine de ne pas connaître l'histoire en suivant la propagande de ce qu'on appelle la «Hasbara», qui est véritablement dictée et qui consiste à dire que tout a commencé le 7 octobre». «À partir de là, la victime de ce qui s'est passé le 7 octobre est tellement sacralisée qu'on ne peut plus demander à ce que ce qu'Israël dit médiatiquement soit vérifié par une enquête internationale parce qu'on serait accusés de négationnisme», ajoute Tariq Ramadan. Entre-temps, Ghaza est en train d'être rasée par les bombes israéliennes aveugles. Déjà près de 12.000 morts dont près de 3.200 femmes et plus de 5 000 enfants (auxquels il faut ajouter plus de 1.700 enfants disparus) et la Cisjordanie continue d'être en grande partie occupée et ses citoyens expulsés de leurs terres et de leurs maisons, lorsqu'ils ne sont pas assassinés par des milices sous la protection et l'aide des militaires. En même temps, la droite occidentale (et américaine) raciste, suprémaciste (surtout celle des Etats unis), islamophobe, néo-nazie en profite pour se refaire une virginité et préparer, lentement mais sûrement, sinon leurs «nuits de cristal», du moins pas mal de «grands remplacements». Ceux des migrants, des arabes, des musulmans, des gitans, puis des ukrainiens et des roumains et, pour le dessert, comme par le passé, les juifs.