Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a annoncé, jeudi, le lancement de l'opération d'ouverture, à hauteur de 30%, du capital de deux banques publiques aux investisseurs du secteur privé, à fin 2023, appelant les opérateurs économiques privés, à intégrer le processus de développement du secteur bancaire algérien. Lors d'une rencontre avec les opérateurs économiques, tenue au Centre international des Conférences Abdelatif-Rahal (Alger), à l'occasion de la clôture des Journées de l'entrepreneuriat organisées par le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), M. Tebboune a affirmé que «l'Etat est déterminé à ouvrir le capital des banques publiques», soulignant que «cette opération sera lancée avant la fin de l'année en cours ou au début de l'année prochaine, au plus tard, avec l'ouverture du capital de deux ou trois banques publiques à hauteur de 30%». Le Président a aussi appelé les opérateurs économiques privés à la création de banques privées en vue de contribuer au financement des projets d'investissement et à s'intégrer dans le processus de développement de l'économie nationale, relevant «le financement du secteur économique privé dépend toujours des fonds des banques publiques à hauteur de 85%», ajoutant que l'activité du secteur privé couvre près de 85% de l'économie nationale, considérant qu'il s'agit d' «un dysfonctionnement auquel il faut remédier». Par ailleurs, le président de la République a réaffirmé l'accompagnement de tous les projets d'investissement créateurs de richesse et d'emplois, assurant les opérateurs économiques et les porteurs de projets du soutien total de l'Etat, notamment ceux destinés à assurer la sécurité alimentaire du pays. S'adressant à un opérateur économique activant dans le secteur de l'Agriculture et l'Agroalimentaire, lors de sa visite des stands d'exposition, le Président Tebboune a encouragé les investisseurs et les entrepreneurs dans ces secteurs d'activité d'aller «très loin» sans prêter attention aux tentatives de «découragement». Poursuivant sa visite, et devant un stand dédié à la production pharmaceutique, le Président Tebboune a réitéré son attachement à cette industrie, rappelant sa décision de créer un ministère dédié à ce secteur afin de «montrer l'importance de l'industrie des médicaments», tout en souhaitant que l'Algérie soit «le premier exportateur de médicaments à l'échelle africaine». Devant le stand d'une start-up algérienne qui fabrique et exporte des composants de satellites et une autre spécialisée dans la fabrication et la programmation de logiciels destinés à l'industrie automobile et même aérospatiale, M. Tebboune a salué les potentialités des jeunes algériens, notamment les porteurs de projets innovants. Le président de la République a, dans sa visite, invité un autre porteur de projet à se rapprocher de Sonelgaz, qui dispose d'un ambitieux projet dans le photovoltaïque, et a exhorté un autre jeune fabriquant de machines industrielles de la wilaya de Ghardaia à déposer sa demande de foncier industriel au niveau du Premier ministre, l'assurant que sa demande sera prise en charge «immédiatement». La récupération des fonds détournés prendra du temps Le président de la République a également souligné l'attachement de l'Etat à poursuivre l'amélioration du climat des affaires et à hisser le rendement des entreprises publiques et privées, dans le cadre des réformes économiques, en œuvrant avec persévérance à la réalisation de la croissance économique. Par ailleurs, Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé l'engagement de l'Etat à récupérer les fonds pillés et détournés, ainsi que les biens fonciers acquis de façon illégale à l'étranger, mettant en avant l'adhésion, à cette opération, de l'Union européenne (UE) qui a donné «son accord de principe dans ce cadre». Il a rappelé aussi qu'une telle opération exige «un effort et peut durer longtemps», tout en assurant que «l'Etat est déterminé à récupérer les fonds pillés, en collaboration avec les Etats européens». Tout en soulignant le rôle important de la justice «en matière de récupération des fonds pillés», il a insisté sur le fait que «l'Etat veille en permanence au suivi et au contrôle des fonds des banques publiques». «Le pays a atteint le point de non-retour pour défendre farouchement sa souveraineté», a affirmé le président de la République, rappelant la volonté de l'Etat de sévir «contre toutes les formes de dérive qui ont accablé l'économie nationale, par le passé, et coûté des milliards de dollars au Trésor public», soulignant que «la lutte contre les formes de dérive qui ont accablé l'économie nationale et coûté des sommes colossales au Trésor public, a été parmi les défis que nous avons relevés avec conviction». Le Président Tebboune a, à ce propos, évoqué «certaines parties, nostalgiques du passé douloureux qu'a vécu le pays et qui pensent pouvoir faire pression sur l'Etat et sur ses politiques économiques», affirmant que «le train est en marche et rien ne peut l'arrêter». Rassurant les opérateurs économiques qu'»aucune partie ne peut faire pression ou imposer des actions intolérables» et que «le pays a amorcé une phase où le dossier du passé et les pratiques antérieures ont été définitivement clos». Avec l'annulation de la commission chargée du dossier de l'importation qui a «outrepassé ses prérogatives», le président de la République a souligné que l'objectif demeure «l'édification, en coopération avec certains pays amis, d'une économie puissante, qui peut générer des richesses, satisfaire les besoins des citoyens, et remplacer, progressivement, l'importation».