Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a appelé, mardi à Alger, le secteur privé à contribuer au financement de l'économie nationale, à promouvoir le développement et à ne pas compter uniquement sur l'Etat et les banques publiques. Dans son allocution à la cérémonie d'installation des membres du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), M. Tebboune a salué le rôle du secteur privé dans le développement économique, appelant les opérateurs privés "à contribuer au financement des projets d'investissement" et à ne pas compter uniquement sur les banques publiques. Le Président Tebboune a rappelé les efforts consentis par le Gouvernement pour "l'édification d'une économie nationale créatrice de richesse et ne dépendant pas de la rente comme par le passé", soulignant que 85% des financements du secteur privé provenaient des dépenses et des banques publiques. "Malheureusement, ce secteur est financé à 85% par les fonds publics et les banques publiques, l'investisseur demande désormais un financement public pour la réalisation d'un petit hôtel sans toutefois donner de garanties", a-t-il soutenu. A cet effet, le Président Tebboune a appelé les opérateurs économiques "à ne pas compter sur l'Etat dans le financement de leurs projets", soutenant que le rôle de l'Etat consiste en réalité "à orienter et à accompagner l'investissement". Le Président Tebboune a également déploré l'existence de "certaines attitudes économiques illogiques", citant notamment "la recherche de l'argent facile, la dépendance à la rente, le gaspillage, et le recours de certains opérateurs privés à l'exportation de produits subventionnés par l'Etat", soulignant la nécessité d'éviter les importations inutiles. Lire aussi: Les membres du CNESE appelés à formuler des recommandations économiques "inédites" Rappelant que 3,2 milliards de dollars ont été "gaspillés pour rien" dans des opérations de montage automobile en Algérie pour sortir des voitures locales vendues à des prix dépassant ceux des voitures importées, le chef de l'Etat s'est interrogé "comment se fait-il qu'un pays qui compte 100 universités et 12 Ecoles, avec 250.000 universitaires diplômés chaque année, puisse recourir à l'importation de matériels en kits pour la fabrication de réfrigérateurs et de télévision ?". "Nous sommes censés produire ce matériel, voire l'exporter", a-t-il martelé. Il a également cité les exportateurs de sucre qui importent plus qu'ils ne le devraient. "Pourquoi importer en double pour ensuite exporter le surplus?", s'est-il encore interrogé. La Zone africaine de libre-échange, à dimension stratégique pour l'Algérie, "requiert que nous nous préparions à exporter des produits locaux et à construire une véritable économie nationale", a ajouté le Président de la République.