Rien n'y fait, jusqu'à aujourd'hui, des citoyens continuent à être pris dans les tentacules de la bureaucratie. Numérisation ou pas, les habitudes ont la peau dure dans un pays où la sanction, qu'elle soit négative ou positive, ne bénéficie pas encore de tout l'intérêt qu'il faut. Le président Tebboune est, à maintes reprises, monté au créneau pour parler de «véritable crime contre l'économie nationale», causé par l'hydre à sept têtes que constituent les bureaucrates nichés un peu partout au sein de l'administration. Loin d'être un aveu d'impuissance, le chef de l'Etat a reconnu que ses décisions ne sont pas appliquées sur le terrain, promettant de tordre le cou à tous ceux qui se dresseront sur son chemin. «La peur du gendarme, c'est le début de la sagesse; oui, pour regarder dans le rétroviseur de temps à autre, mais pas trop, sinon on va droit dans le mur...», avait déjà prévenu le locataire du palais d'El Mouradia. L'on sait que le gouvernement a décidé de supprimer, à bon escient d'ailleurs, les impôts et taxes imposés aux activités de commerce électronique, au moment où l'utilisation de l'internet par les Algériens connaît un essor des plus fulgurants. Conséquence des plus logiques, près de 50 millions d'abonnés à l'internet fixe et mobile ont été enregistrés à la fin de l'année dernière. Ce nouveau mode de consommation, qui a fait exploser la demande en matière de connectivité, de services en ligne, d'outils de collaboration et d'interaction dans la société, n'est cependant pas sans risque. Selon des études de marché, un Algérien sur deux est abonné à un influenceur sur les réseaux sociaux. Les achats en ligne connaissent également une tendance haussière, ce qui est plutôt de bon augure pour la digitalisation de l'économie et la réduction de la circulation de la monnaie fiduciaire. Mais le défi premier est celui de comment arriver à mettre de l'ordre dans ce commerce électronique devenu comme une jungle, puisque infesté de personnes mal intentionnées et autres arnaqueurs de tout acabit. Les escrocs du Net sont à l'affût, ce qui fait que les utilisateurs de la Toile sont plus vulnérables lorsqu'ils utilisent des applications internet qu'ils ne connaissent pas bien ou si leurs appareils privés ne sont pas bien sécurisés. Si les pouvoirs publics veulent encourager les Algériens et les habituer au nouvel environnement numérique, les dangers avérés liés à cette situation ne doivent pas être perdus de vue. Le risque premier est celui de la perte de confiance des internautes et donc remettre en cause la digitalisation des différents secteurs de l'économie nationale, ce qui constituerait un pas en arrière dans la numérisation de la société.