Au moment où le gouvernement a décidé de supprimer, à bon escient d'ailleurs, les impôts et taxes imposés aux activités de commerce électronique, l'utilisation de l'internet par les Algériens connaît un essor des plus fulgurants. Selon des données du ministère de la Poste et des Télécommunications, le nombre d'abonnés à l'internet mobile en Algérie a atteint 40 millions à la fin de l'année dernière, soit 90% de la population. Ce nouveau mode de consommation qui a fait exploser la demande en matière de connectivité, de services en ligne, d'outils de collaboration et d'interaction dans la société, n'est cependant pas sans risque. Selon des études de marché, un Algérien sur deux est abonné à un influenceur sur les réseaux sociaux, avec une moyenne de dépenses variant entre 500 et 1.000 DA chez près de 40% des internautes. Les achats en ligne connaissent également une tendance haussière, ce qui est plutôt de bon augure pour la digitalisation de l'économie et la réduction de la circulation de la monnaie fiduciaire. Mais le défi premier est celui de comment arriver à mettre de l'ordre dans ce commerce électronique devenu comme une jungle, puisque infesté de personnes mal intentionnées et autres arnaqueurs de tout acabit. Les escrocs du Net sont à l'affût, ce qui fait que les utilisateurs de la Toile sont plus vulnérables lorsqu'ils utilisent des applications internet qu'ils ne connaissent pas bien ou si leurs appareils privés ne sont pas bien sécurisés. Si les pouvoirs publics veulent encourager les Algériens et les habituer au nouvel environnement numérique, les dangers avérés liés à cette situation ne doivent pas être perdus de vue. Le risque premier est celui de la perte de confiance des internautes et donc remettre en cause la digitalisation des différents secteurs de l'économie nationale. Les actes innocents que nous accomplissons chaque jour peuvent devenir soudainement dangereux, ce qui constituerait un pas en arrière dans la numérisation de la société.