La multiplication des ouragans et des tempêtes provoquant des morts et les déplacements par milliers des populations vont finir par poser une énorme interrogation. On revient sans cesse à accuser le réchauffement climatique contre lequel les bavardages, les forums et les sommets organisés des Etats paraissent d'une puérilité déconcertante. Les catastrophes et les drames sont si nombreux et n'épargnent aucune contrée du monde à telle enseigne que l'on commence à se demander si c'est uniquement l'homme qui serait à l'origine de la colère de la nature. La phase changeante de l'ère est presque à deux doigts de rappeler les successives transformations du globe pour frapper l'esprit. Le fourmillement désordonné des Etats pour trouver des parades à la transhumance humaine à travers les cinq continents sans exception, l'avancée des mers et des océans, les îles en phase de disparition, la fonte des glaciers ont l'air de renvoyer la pensée à la disparition des espèces que le monde a connue à travers les millénaires. Sauf qu'aujourd'hui il n'est question ni de dinosaures ni de ptérosaures, mais c'est de la race humaine qu'il s'agirait. L'envahissement du pessimisme ambiant, davantage nourri par l'inconscience humaine tend à élargir la définition des fossiles. Il est à craindre maintenant que l'homme ne soit pas renouvelable. Avec les guerres et les conflits, les crises renouvelées, le racisme et la xénophobie, l'espèce humaine s'intègre dans la déconsidération des éléments. Le refus de la présence de son prochain n'est que le refus de la présence de soi-même quand le partage de l'espace commun perd tous ses sens. Le plus significatif est que l'homme avec sa vulnérabilité s'applique avec déraison et avec un terrifiant esprit gonflé d'une négative suffisance s'applique à accompagner sa fatidique dégénérescence. Les profonds signes de dépérissement sont si nombreux qu'ils prêtent à croire, non sans crainte, à l'annonce d'une indéfinissable ère.