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Iconoclaste, rebelle à son image
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 19 - 12 - 2023

La voix et la sémantique sont les premiers médias de l'être humain. Ce sont elles qui rendent sonore et intelligible une pensée sans lesquelles elle ne serait pas dicible. Si le son est naturel, il ne peut à lui seul construire un langage à moins que l'humanité se soit résolue à avoir le même que celui des animaux. Les mots sont ainsi l'expression de notre identité. Mais est-ce vraiment notre identité propre ? N'existe-t-il pas dans les transformations des mots des rébellions qui militent toujours contre les détournements de la pensée unique d'une société ? On peut déjà arguer que le sens des mots est dicté par un apprentissage social.
Ils sont reproduits par un accent et une grammaire déjà prêts à l'emploi dès les premiers moments d'une vie. Si on apprend une autre langue, nous nous retrouvons avec la même imposition sociale d'un champ lexical et de grammaire. Mais les mots ont aussi des sens différents selon le contexte et l'évolution des idées dans le temps. L'usage en multiplie les sens et souvent sans faire disparaître ceux qui étaient les préexistants. Et lorsqu'on les croit disparus de très longue date, ils sont en fait dissimulés dans l'étymologie qui crée les mots d'une langue dérivée. C'est le cas du grec et du latin avec le français. Celui qui m'intéresse le plus pour la chronique d'aujourd'hui est le mot iconoclaste. Car non seulement il a cheminé à travers l'histoire et les usages avec les deux aspects que nous venons de citer, mais il en porte un troisième, celui de sa rébellion. Pour le comprendre, partons de la définition multiple du dictionnaire Robert. La première acception du Robert (sens du mot en fonction de son contexte) nous dit que le mot iconoclaste s'appliquait aux partisans des empereurs byzantins qui s'opposèrent à l'adoration et au culte de l'image. Le mot est donc formé à partir de la racine du grec byzantin, eikonoklastês « briseur d'images et de statues ». Il va ensuite s'appliquer à toute personne qui interdit ou détruit les images saintes et par extension, les œuvres d'art, nous dit le même Robert. Mais voilà qu'après plus de deux millénaires, c'est au dix-neuvième siècle que le mot se rebiffe, il entre dans une révolution lexicale.
Car non seulement le sens a varié, mais il en est l'absolu contraire. L'iconoclaste est défini également par le Robert comme une personne qui est hostile aux traditions et veut les faire disparaître lorsqu'elles bloquent l'avancée du temps. Il s'attaque ainsi aux idées reçues. Le mot a donc l'affront de garder la même définition. Il veut signifier que ce n'est pas le sens du mot qui est modifié mais celui du sentiment envers les traditions immobiles. L'iconoclaste ancien voulait détruire les traditions qu'il considérait païennes.
L'iconoclaste d'aujourd'hui est dans le même combat contre les traditions de la pensée unique et despotique qui figent les sociétés. Pourquoi devrait-il modifier son nom ? Le mot iconoclaste est un militant qui a refusé qu'on lui dérobe son nom et sa signification pour des idées contraires. Son identité est forgée par le temps qui avance, celui qui définit les civilisations vivantes.


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