Ce qui se passe actuellement à l'ONU est aussi tragique que les événements dramatiques qui se déroulent en Palestine. Le monde s'identifie dans une drôlerie manifeste à une infinie scène de western où chacun caresse langoureusement colts et cordes de potence pour que la vie humaine ne soit seulement assimilée qu'en mouvement de mites à désintégrer. La mort n'a que faire des procès et la vie n'est que celle que l'on veut laisser aux termites. Le Conseil de sécurité onusien est dit-on à la recherche d'une résolution conciliable et acceptable par les Etats-Unis pour qu'ils ne brandissent pas leur veto. L'imbécilité ainsi étalée est que les négociations ont trait à la trouvaille d'accord permettant d'instaurer une nouvelle trêve à Ghaza pour que deux millions de Ghazaouis chassés de leurs terres puissent pour un temps seulement être aidés à respirer. Une sorte de sursis dépendant d'un bon vouloir des Israéliens offert aux Palestiniens avant de les exterminer. Plus de 20.000 morts, en majorité des femmes et des enfants, ne seraient qu'une petite excuse pour permettre aux rescapés de renouer dans un provisoire décapant avec l'odeur des gamelles pour une survie et pour un court moment. On parle de risque de famine à juguler, alors que c'est de creusées de tombes pour des femmes et des enfants qu'il s'agit. Le curieux sens accordé à la volonté humanitaire est d'obstruer le regard sur l'origine du feu dévastateur et de ne braquer un œil que sur les cendres qu'il a laissées. Désarmée et désappointée, l'ONU en faire-valoir fait face à un monstrueux incendie avec un seau d'eau. L'insensé veut que l'on discute de répit dans un carnage comme s'il s'agissait d'une compétition sportive et que l'on devait permettre une halte à un champion pour se ressourcer. La seule logique qui tient face au massacre d'un peuple est que ceux qui ont été à l'origine de son effacement il y a près d'un siècle, ne peuvent pas aujourd'hui se renier.