Pour le gouvernement, les enjeux de la stabilisation des prix de large consommation, la régulation des marchés et leur approvisionnement régulier en produits alimentaires, figurent en tête des objectifs à réaliser en 2024. Des objectifs à la portée ou hors de portée des actions du gouvernement ? Selon les données prévisionnelles, tout semble indiquer que la mission ne devrait pas rencontrer trop d'embûches. Mais, faisons remarquer que ces visées ne sont pas dissociables d'autres facteurs en amont, qui influent directement sur leur concrétisation, à l'image de la production agricole qui, si elle fléchit sous de quelconques contraintes, notamment naturelles, elle entraînerait inéluctablement une grave perturbation de l'approvisionnement des marchés et une hausse des prix découlant du déséquilibre entre la demande et l'offre, ou encore une morosité économique mondiale, qui se répercuterait sur les cours des prix de produits alimentaires et autre baril de pétrole. Ce n'est qu'un exemple qui peut bousculer toute l'action du gouvernement dans ce cadre. Bien sûr, il existe des solutions palliatives, essentiellement le recours à l'importation pour approvisionner le marché, mais cette voie, vu le temps nécessaire pour la mise en train du dispositif découlant des octrois des autorisations d'importation et des commandes à passer par les opérateurs, ainsi que les délais de transport et de procédures douanières, risque de ne pas s'avérer trop efficace et mettre à mal le plan du gouvernement. Dans ce contexte, il faut prendre les devants et agir avant que les tensions ne frappent le marché. A l'image des mesures adoptées par le ministère du Commerce, qui a mis en place un plan de six axes pour faire baisser le prix de la viande rouge à 1.200 dinars le kilo, impliquant une veille des services concernés aux épreuves de suivi de coordination, encadrement du parcours de la commercialisation, des inspections sur le terrain en matière d'affichage des prix et l'impératif de séparer la viande locale de la viande importée, la possibilité de la vente directe de l'importateur au détaillant pour éliminer la spéculation, avec au bout des rapports quotidiens à établir par les directeurs régionaux portant les détails des quantités écoulées et des points de vente afférents. Les responsables du secteur ont tiré les leçons des échecs passés sur ce registre, où les importations des viandes rouges n'ont pas donné grande satisfaction auprès du consommateur, qui a éprouvé d'énormes difficultés pour trouver cette viande chez les bouchers, tellement les quantités écoulées se sont avérées très insuffisantes ou qu'une bonne partie a pris des chemins escarpés pour être vendus en tant viandes locale et viande hachée. Sur ce front des marchés, le gouvernement doit compter sur les dispositions de la loi de finances 2024, qui comporte plusieurs dispositions visant le soutien au pouvoir d'achat, dont l'exonération ou réduction au maximum de la TVA de plusieurs produits, ainsi que les prévisions d'une inflation jugulée. Globalement, donc, tout se présente bien pour le consommateur en 2024.