Nous allons les exclure du corps. Toutes les autorités militaires et civiles sont décidées à considérer les actes menés par les gardes communaux comme étant des actes d'indiscipline dans un corps de sécurité». Ce sont les paroles du ministre de l'intérieur Daho Ould Kablia, prononcé lundi dernier à Alger, en marge des travaux de la conférence nationale sur le schéma national d'aménagement du territoire. En sa qualité de ministre de la République, Ould Kablia n'avait peut-être pas à impliquer dans ses déclarations les décisions prises par les autorités militaires et civiles concernant le mouvement de protestation des gardes communaux. Premièrement, l'autorité militaire représente un corps républicain au service de la nation et du peuple algérien, donc soumis au respect de la Constitution et à l'autorité civile qui incarne le peuple algérien à savoir le Président de la République. Aussi, de quelle autorité civile faisait-il allusion ? Quand on est ministre et confronté à une situation telle que celle qui se présente, on décide, on ne badine pas, et on ne joue pas avec les mots. Chacun doit prendre ses responsabilités et les assume pleinement. Un ministre de surcroit à la tête du ministère le plus important qu'est l'intérieur doit parler au nom de son département sans détour et pas au nom d'autres services subalternes. A la lecture de ses déclaration, le ministre est passé la vitesse supérieure en menaçant les gardes communaux parce qu'il avait toutes les assurances des ‘'autorités militaires et civiles ‘' consultées par ses soins, que le mouvement des gardes communaux est illégal et inadmissible et ceux qui persistent dans leur mouvement risquent de se voir tout simplement exclus du corps. Il pouvait (ndlr. Le ministre), sans aucun doute consulter les autorités concernées pour pouvoir prendre la meilleure décision possible et répondre ainsi aux contestations des gardes communaux, mais pas les associer dans un discours politique. Le ministre est censé incarner l'Autorité de l'Etat. Aussi, que veulent au fait ces supplétifs de l'armée, recrutés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. De la considération ni plus ni moins, mais pas de la menace, car ils se sentent lésés dans leurs droits sociaux et leurs revendications ne sont que légitimes et ce n'est guère en préférant des menaces à leur encontre qu'on résoudra le problème. Ils disent qu'ils ne veulent pas de la charité ni de l'aumône. La nation algérienne a fait appel à eux, ils ont répondu présents aux cotés de leurs frères des différents corps constitués et aux cotés des patriotes et autres groupes de légitimes défense, contrairement à certains qui ont préféré quitté le pays et s'installer à l'étranger, loin du feu et du sang. Aujourd'hui, ils revendiquent considération et respect M.Daho Ould Kablia, et c'est leur droit le plus absolu, personne ne peut le nier, ils ont payé un lourd tribu et tout le peuple algérien en témoigne.