Dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, au premier ministre, au président de l'APN et au ministre de l'intérieur et des collectivités locales, la coordination nationale pour la protection de la mémoire des familles victimes du terrorisme (CNPMFT), interpelle les pouvoirs publics sur la dégradation de la situation sociale des familles victimes du terrorisme. Elles dénoncent leur marginalisation par les autorités locales, la hogra, et la dégradation perpétuelle de leurs conditions de vie. Les représentants des familles victimes du terrorisme, font appel aujourd'hui aux autorités nationales du pays, au nom de ceux qui ont donné leurs vies pour ce pays et au nom de ceux qui se sont sacrifiés pour que vive cette nation libre et indépendante, pour la mise en place d'un statut particulier pour les familles victimes du terrorisme pour protéger leurs droits et améliorer leur situation sociale. Cette revendication légitime disent-ils, est à même d'apporter la protection de la mémoire de ceux qui ont tout donné pour leur pays en laissant derrières eux des familles entières décimées et endeuillées pour l'éternité. L'Etat doit prendre en considération cet appel clament-ils, car ces familles sont confrontées à des difficultés insurmontables, et le fait de les aider et les assister dans leur parcours du combattant demeure du devoir de l'Etat en hommage des défenseurs de la patrie mort au champ d'honneur. Aussi dans la plate-forme de revendications remise à la Présidence de la République, les familles victimes du terrorisme mettent en évidence leurs problèmes et réitèrent leurs droits en neuf points : ‘' L'Algérie a été soumise pendant dix ans à une violence intégriste barbare, d'une intensité et d'une ingéniosité jamais égalées dans l'horreur, dans le temps et dans l'espace. La nation a été menacée par l'islamisme politique y compris dans ses fondements. L'indépendance a été défendue vaillamment, comme par la passé par des enfants sincères et patriotes. Ce sacrifice suprême a porté ses fruits : la nation est à l'abri du chaos et de la dévastation, l'indépendance héritée de nos aînés est renforcée. Tout au long de son histoire, l'Algérie a toujours glorifié ceux, de ses enfants qui se sont sacrifiés pour qu'elle vive. Les victimes du terrorisme islamiste ont été le rempart salvateur de l'Algérie indépendante. A ce titre, et pour ancrer l'esprit du sacrifice, d'amour de la nation, et de la fraternité dans les cœurs des générations montantes, les victimes du terrorisme décédées accèderont au rang de ‘' Chouhada''. Les victimes du terrorisme ayant survécu auront le statut ‘'d'invalides de guerre''. Concrètement pour rester fidèles à la mémoire des victimes du terrorisme, cela se traduirait par : L'instauration d'une instance étatique, chargée des affaires des victimes du terrorisme (Ministère ou Secrétariat d'Etat). – Dédier un monument national qui leur servira de lieu de recueillement lors de cérémonies officielles.- Edifier des stèles sur les lieux des attentats à la bombe, sur les lieux des assassinats individuels et collectifs, perpétrés par les terroristes.- Décréter une journée nationale à la mémoire des victimes du terrorisme.- Valoriser le sacrifice des citoyens sincères qui ont lutté par tous les moyens pour que l'Algérie reste debout et surmonte le conflit.- Glorification des victimes du terrorisme en baptisant des villes, des quartiers, des rues et des établissements publics de noms des victimes du terrorisme. – Promulgation d'un Statut de la victime du terrorisme, qui consacrerait la sauvegarde de la mémoire collective, les intérêts moraux et matériels des victimes du terrorisme et ayants droits par les moyens de l'Etat.- Conservation des archives et témoignages relatifs à tous les événements douloureux endurés par la Nation toute entière depuis plus d'une décennie, en documents tout ce qui s'est passé durant la période sanglante d'une façon sincère, courageuse et objective.