Il a suffit d'une sale affaire pour que soit délogé le géant du FMI de son palace. Curieusement, cette affaire est arrivée juste après un débat télévisée où l'on a parlé, entre autres, de la possible candidature de Dominique Strauss-Khan à la présidence de 2012, au moment où la côte du président actuel est en chute libre. En politique le hasard et l'incertitude l'emportent parfois sur l'assurance. La sale histoire (vraie ou fabriquée de toute pièce) est arrivée au moment où l'on annonçait les primaires du Parti socialiste. Juin n'était pas si loin mais le hasard a voulu que cela soit ainsi. Chez nous, nous mettons cela sur le dos du mektoub. Cette histoire a fait que Dominique Strauss-Khan n'a pas pu assister au G 8, lui qui maîtrise si bien la situation en tant qu'expert de la finance. Mais comme tout a une fin, le hasard l'a emporté sur les tergiversations et les bavardages dans les coulisses sur la succession à la fois de Sarkozy et celle de Dominique Strauss-Khan, au cas où ce dernier serait élu, du fait qu'il était porté favori par les socialistes. Comme il fallait que la direction du FMI change de main, le hasard était là. Depuis la création de la banque mondiale et du FMI à Bretton – Woods, après la seconde guerre mondiale, ces deux institutions financières ont, jusqu'à ce jour, été dirigées l'une par un citoyen américain et l'autre par un Européen. La machine a donc toujours fonctionné ainsi et ce, depuis 65 ans. Or il se trouve qu'après 65 ans de silence sur la direction de ces deux institutions, le hasard a voulu que les dirigeants des pays émergents se manifestent, prétextant que la donne économique avait changé suite à la crise économique qui a frappé l'Europe ces trois dernières années et dont elle n'est pas sortie d'ailleurs. Les pays émergents s'appuient sur la montée en puissance des cinq pays agissant sous l'appellation BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Déjà des noms ont émergé, en plus de celui de Christine Lagarde. Si les dés ne sont pas truqués, le jeu va être serré. Jusque là quatre candidats (Turquie, Mexique, Chine et Afrique du Sud) seraient postulants, face à Mme Lagarde. Mais il y a lieu de rappeler que les Américains ont leur mot à dire et ne laisseront sans doute pas passer l'un des quatre candidats. Selon ce qui se dit dans les coulisses en haut lieu, les Américains aimeraient que les Européens conservent le poste. Cela dit, Mme Lagarde a de fortes chances de l'emporter largement sur ses adversaires. Le hasard veut que cela fonctionne ainsi, n'en déplaise à ceux qui ne sont pas contents. C'est comme à l'ONU d'ailleurs. Pour arriver à faire changer la tradition, vieille de plusieurs générations, les pays émergents doivent soutenir les candidats postulants pour barrer la route à la candidate européenne.