Les journalistes femmes de la chaîne de télévision amazighe ont porté plainte mercredi dernier contre le directeur de la chaîne, Saïd Lamrani, pour harcèlement sexuel .Selon le Syndicat national des journalistes (SNJ). Ce recours à la Justice est une extrémité hélas inévitable pour des consœurs bafouées dans leur intégrité morale, et rendue d'autant plus incontournable par la campagne de représailles que mène à leur encontre le directeur de la Chaîne 4», indique un communiqué du SNJ. L'affaire remonte au début du mois de juillet quand les journalistes de la télévision amazighe ont décidé de constituer un collectif et de rendre publics les dépassements du directeur général de la chaîne 4, Saïd Lamrani. Ce dernier est accusé entre autres de passe droit, de censure, de chantage mais surtout de harcèlement moral et sexuel. Représailles et pressions à la chaîne Amazighe. Le directeur de TV Tamazight se livre au jeu dangereux du fractionnement ethnique. Des animateurs et des producteurs radio apportent de nouveaux témoignages. «Un anti-amazigh a été placé à la tête de la chaîne amazighe.».La situation au sein de TV Tamazight a presque atteint le seuil du pourrissement depuis que des journalistes et animateurs de la chaîne IV ont osé dénoncer courageusement et publiquement les agissements de leur directeur. Les représailles et les pressions multiples continuent de s'abattre sur eux alors que la commission d'enquête interne, diligentée par le ministère de tutelle, vient à peine d'achever l'audition de tout le personnel de la chaîne. Pendant ce temps, malgré les graves accusations portées contre lui, le directeur de la chaîne n'a fait l'objet d'aucune mesure conservatoire. Les témoignages poignants, livrés par ses victimes et leurs larmes de rage et de dépit devant les membres de la commission n'ont apparemment pas incité la tutelle à le relever temporairement de ses fonctions pour permettre à l'enquête interne de se dérouler de manière impartiale. Parallèlement à cela, depuis la publication de ce scandale ,des dizaines de journalistes, animateurs radio, chanteurs et producteurs qui ont pris attache avec la rédaction pour apporter leurs témoignages. Sonia Aït Ahmed, veuve Ladjadj, brillante animatrice de l'âge d'or de la Chaîne II de la radio, a également tenu à apporter publiquement son témoignage : «Je peux vous dire que je n'étais pas la seule victime de ses agissements. Je tiens à témoigner publiquement car j'ai déposé plainte contre lui pour harcèlement moral et sexuel en novembre 1995, au tribunal d'Alger. Ainsi depuis l'éclatement de l'affaire, les journalistes ont fait état de pressions et de représailles.« L'homme se prévaut publiquement d'une "amitié" protectrice et donc immunisante du Chef de l'Etat. Il a pu, en tout cas, bénéficier jusque-là de tergiversations complices de la Direction de l'ENTV et ce, en dépit des instructions du ministre de la Communication qui lui demandait l'ouverture d'une enquête avec, éventuellement, la prise de mesures conservatoires, à la demande du Syndicat, le 13 juillet 2011 », poursuit le communiqué du SNJ.