Interrogé sur le sort des ressortissants algériens en Libye, le porte parole du ministère des Affaires étrangères Amar Belani a précisé dans une déclaration à TSA que la situation est « effectivement tendue ». « Nous essayons, par le biais de notre représentant consulaire à Tripoli, d'encadrer et d'orienter nos compatriotes en sollicitant les représentations du système des Nations unies sur place ». Des Algériens restés en Libye après le soulèvement populaire et le déclenchement de la guerre affirment être aujourd'hui en danger de mort. « J'ai quatre sœurs qui vivent là bas. L'une d'elles nous a contacté hier pour nous supplier d'aller devant le ministère des Affaires étrangères ou les organisations de droits de l'homme pour faire du bruit et sensibiliser les pouvoirs publics », a indiqué ce mardi 23 août Fetouma Hirèche, membre du Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap), contactée par téléphone. Sa sœur a été menacée de mort. Ces agressions sont difficiles à quantifier. Aucun chiffre n'est disponible sur d'éventuelles victimes. Malmenés et menacés d'être « égorgés », les ressortissants algériens vivent actuellement dans une grande détresse, selon Fetouma Hirèche, qui s'appuie sur les témoignes de ses proches en Libye. « Il y a quelque 300 Algériens dans le quartier où habite ma sœur à Tripoli », indique t elle. La détresse des ressortissants algériens s'est accrue après l'attaque dont a fait l'objet l'ambassade algérienne. Le personnel était alors obligé de se réfugier auprès de la mission des Nations unies à Tripoli. « C'est la grande anarchie là bas, certains Algériens ont déjà été agressés et d'autres tués. Ils ont fait ça avec les Libyens, vous croyez qu'ils vont s'abstenir avec les Algériens? N'oubliez pas qu'on n'a toujours pas reconnu le CNT », affirme Mme Hirèche. Et d'ajouter : « L'une de mes sœurs est mariée à un Libyen et a des enfants. Elle est actuellement sans nouvelles de sa fille dont la voiture a été brûlée à Tripoli ». De nombreux Algériens ont choisi de rester en Libye de peur de perdre leur travail et leurs biens.