Cette deuxième journée du colloque a été marquée par l'intervention très remarquée de Benjamin Stora, chercheur et historien spécialiste du monde arabe, ce qui a donné un cachet particulier à cette rencontre. Dans son intervention, l'historien fait remarquer que: « c'est la première fois qu'est organisée une aussi importante rencontre et je dirais que c'est un grand pas dans l'histoire de l'Algérie et celle de Messali, qui s'avère extrêmement précieuse ». « Cette terre n'est pas à vendre, tel a été le cri indigné d'un homme révolté qui a bouleversé la donne politique en cette période, d'où le retournement politique et géographique signifiant la rupture avec l'entité coloniale. C'était aussi l'argument volontaire, d'un peuple décidé à se libérer du joug colonial. « Il sera l'acteur décisif, d'une dimension hors norme sur le plan politique. C'est aussi en référence, à la terre spoliée aux paysans par les colons et ce 2 aout 1936 a raisonné dans l'imagination du peuple, qui a permis de mettre en lumière l'objectif qui deviendra le point de fixation du leader nationaliste d'où la revendication de l'indépendance qui était on ne peut plus clair » poursuit le conférencier. La question de l'anonymat du personnage, dira-t-il, et le secret sur le parcours de Messali, mettent en lumière l'effacement de la personne mais qui est restée malgré cela intacte parmi la population ». Dans son intervention, Mohamed Harbi, a déclaré : « l'histoire de l'Algérie a été traitée de manière partiale, il mettra aussi en exergue le rôle du peuple dans le Messalisme et sur les origines directes de l'insurrection du peuple Algérien ». Il s'étalera longuement sur l'action du père fondateur, qui s'est imposé politiquement car selon l'orateur : « il fallait en finir avec les anciennes mentalités durant cette période, du fait que les élites de l'époque considéraient que c'était à eux d'être aux rênes du pays ». En marge de ce colloque, Djanina, la fille de Messali : « s'est dite très satisfaite de cette rencontre et surtout de la présence de toutes les personnes venues pour rendre hommage à son père. Ceci prouve dira-t-elle, que les gens sont animés de sentiments honorables vis-à-vis de Messali. Ce colloque est aussi une occasion de revisiter l'histoire et de rafraîchir les mémoires afin que les nouvelles générations puissent enfin connaitre le personnage et se réconcilier avec le passé, car c'est à cette jeunesse que revient le droit de continuer à œuvrer pour un avenir meilleur tout en étant fière de leur pays et du sacrifice consenti par tous les hommes et ce sans aucune exception. Que le passé leur serve, de tremplin fédérateur pour un avenir prospère et plein de promesse ». Sa petite fille, qui elle aussi est historienne, est venue du Canada spécialement et a mis en relief le caractère exceptionnel de cette rencontre et c'est avec plein d'émotions, qu'elle a intervenue sur l'histoire de l'Algérie. Selon elle : « La révolution Algérienne, où le mouvement national ne peut nous éloigner de cette connexion, pour nous accommoder de toute situation dictée par ce jeu de cache-cache depuis longtemps, pour se dérober de la réalité ». Lors de cette rencontre, les débats ont été axés surtout sur ce moment historique marquant ainsi le pas pour mesurer l'importance et la portée significative de ce retour aux sources au nom d'une vérité, et d'une légitimité usurpée pour sortir l'homme de l'ombre, du fait qu'il y a des vérités à découvrir, car certains faits, n'ont rien à voir avec l'homme, car ce prisonnier de l'histoire, a cru aux vertus de l'humanité alors qu'il a été enseveli par le silence pesant qui laisse filtrer au fil du temps cette juxtaposition des sentences et des propos, qui resurgissent pour demeurer encore dans les esprits. Avant de clôturer le colloque, des recommandations ont été faites, pour ce qui est des lieux de mémoire dont la proposition d'une fondation en hommage à l'homme et la baptisassion d'espaces publiques, d'avenues et rues en son nom. Dans ce contexte, les personnalités qui ont été invitées ont été honorées par les organisateurs et l'université de médecine « Abou Bakr Belkaid » de Tlemcen, Nous citerons, entres autres personnalités de renom, les historiens ; Benjamin Stora et Mohamed Harbi.