Le chahid Si el haoues Le Colonel Ahmed ibn Abderrazak Hamouda dit "Si El Haouès" naquit en 1923 à Mchounèche, l'un des villages des Aurès. Il grandit dans son village natal au sein d'une famille relativement aisée par rapport aux conditions difficiles de l'époque. Au cours de cette période, il s'initia à la langue arabe et la théologie après avoir appris une partie du Coran sous la houlette de son père dans la zaouia de ses ancêtres. A la mort de son père en 1937, il exerça une activité commerciale qui occasionna les multiples déplacements dont il profita pour prendre contact avec les membres les plus éminents du mouvement national tels que Larbi Ben M'hidi , Mohamed Chérif Saadane et Mustapha Benboulaïd. Il débuta son activité politique dans les rangs du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques. Lorsque les autorités coloniales réalisèrent le danger et l'efficacité de son action, elles commencèrent à surveiller ses mouvements; ce qui le poussa à partir en France afin de soutenir l'action du mouvement national à l'extérieur. A l'aube de la Révolution, Si El Haouès rejoignit le premier contingent et quelques jours seulement plus tard, il fut chargé de se rendre en France pour transmettre aux travailleurs émigrés des informations concernant la Révolution et ses objectifs et ce, afin d'apporter un démenti aux contrevérités diffusées par les organes d'information français dans le but de dénaturer la réalité de la Révolution. Il revint au pays au printemps 1955 et rejoignit les rangs de l'Armée de Libération Nationale. Il fournit aux combattants une quantité considérable de vêtements ainsi qu'une importante somme d'argent. En septembre 1955, sur décision du commandement des Aurès, il fut affecté au Sahara afin d'élargir la base de la Révolution dans cette région difficile. En janvier 1957, Si El Haouès put rencontrer Amirouche et étudia avec lui les modalités d'application des décisions du Congrès. Après cela, Si El Haouès tint, dans sa région, une réunion de tous ses cadres au cours de laquelle il les informa des décisions du Congrès. Si El Haouès revint de Tunis en juin 1957 avec le grade de capitaine, chef de la troisième région de la wilaya I. Après une courte période, il fut promu au grade de commandant dans la wilaya et, fut nommé chef de la wilaya VI après la mort de Ali Mellah. Au début du mois de novembre 1958, Si El Haouès assista à la réunion historique connue sous le nom de réunion des colonels et après examen de la situation générale de la Révolution aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, Si El Haouès fut chargé avec Amirouche de prendre contact avec la direction de la Révolution à l'extérieur. En exécution de cette mission, le colonel Amirouche partit de la wilaya III au mois de mars 1959 pour rencontrer son camarade Si El Haouès aux environs de Bousâada . Le 29 Mars 1959, à Djebel Thameur, les deux chefs eurent un accrochage qui se transforma en une bataille meurtrière au cours de laquelle tous deux tombèrent au champ d'honneur. Le chahid Mohamed Chabani Le colonel Mohamed Chabani ou Chaabani, né le 4 septembre 1934 à Oumache (Biskra - Algérie) et mort le 3 septembre 1964 est un combattant algérien de la guerre d'Algérie. Après des études primaires à Biskra, il part à Constantine en 1952 étudier dans l'institut du Cheikh Ben Badis. Là, il découvre l'engagement politique et l'importance de la lutte armée par la lecture des journaux de l'Association des oulémas musulmans algériens. La grève des étudiants de 1956 le pousse à arrêter ses études pour s'engager dans l'armée de libération nationale (ALN) auprès de Ahmed Ben Abderezzak Hamouda (Si-Haoues). En 1958, il devient chef de la région III de la wilaya VI. Puis, en juillet 1959, il remplace El Haoues (mort 3 mois plus tôt) à la tête de la wilaya VI. Il mène alors des actions contre l'armée française dans le sud de l'Algérie. En 1961, le gouvernement provisoire (GPRA) le confirme dans son grade de colonel et lui confie après l'indépendance la responsabilité de la 4e région militaire de Biskra. Rapidement, Mohamed Chabani prend position contre le régime de Ben Bella qu'il juge autoritaire. En 1964, il participe à une révolte des Wilayas, le commandant Moussa dirigeant les forces de l'opposition dans l'Oranais, le colonel Chabani agissant dans le Sud, à Ait Ahmed et le colonel Sadek en Kabylie, Hassani et Boudiaf dans les Aurès et l'Est constantinois1. Ben Bella accuse alors Chabani de complot contre le FLNet de tentative de sécession du sud algérien et son pétrole. Le colonel Chabani est arrêté le 8 juillet 1964, à Bou-Saâda, conduit à Alger puis transféré à la prison militaire d'Oran. Une cour martiale est spécialement créée par Ben Bella le 28 juillet 1964, le colonel Chabani est jugé le 2 septembre 1964, condamné à mort et exécuté le 3 septembre 1964. Le 24 octobre 1984, le colonel Mohamed Chabani est réhabilité par décret présidentiel. Son nom est inscrit sur le fronton de l'université Mohamed Khider et est donné à une artère principale de la ville de Biskra.