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Quand la Mosquée de Paris cachait des juifs
Publié dans Réflexion le 02 - 10 - 2011

En remerciement pour leurs bons et loyaux services, les arabes, les musulmans seront poignardé dans le dos, victimes de l'entreprise colonialiste sioniste en Palestine .
Apres le film Indigène qui rend hommage à ses soldats venus d'Afrique du Nord pour libérer le continent, voici une autre histoire elle aussi fort peu racontée dans nos livres d'histoires, celle de juifs protégés par des hommes dont la culture est arabe et la religion a priori l'islam. Dans le film Les hommes libres, l'action se passe dans un Paris occupée par les Allemands. Younes, un jeune émigré Algérien vivant du marché noir comme un certain nombre de Français de l'époque est arrêté par la police française, ce dernier se verra proposer le deal d'espionner pour leur compte la Mosquée de Paris. La police soupçonne des responsables de la mosquée dont le Recteur, Si Kaddour Ben Ghabrit, de délivrer de faux-papiers à des Juifs et à des résistants.Dans ce film on va assister à la métamorphose d'un jeune immigré sans véritable éducation et qui prendra conscience de la barbarie et de l'horreur Nazis.Benjamin Stora, né le 2 décembre 1950 à Constantine, est un historien français, professeur des universités. Ses recherches portent sur l'histoire du Maghreb contemporain, l'Algérie coloniale et l'immigration en France. Il est l'un des historiens spécialiste de la colonisation en Algérie et assistera dans la réalisation du film, le 1er fait par un français d'origine magrébine, Ismael Ferroukhi arrive en France durant son enfance et grandit dans une petite ville du sud. En 1992, il écrit et réalise son premier court métrage, L' Exposé, sélectionné à Cannes dans la catégorie Cinéma en France. Il y obtient le prix du meilleur court métrage et le prix Kodak. Cette même année, le jury du Festival de Clermont-Ferrand lui décerne son prix spécial. Le cœur du film montre qu'en réalité, il y avait des hommes venant des pays colonisés vivant en France, il y en avait près de cent mille travailleurs algériens en France en 1939. Pourtant cette partie de l'histoire n'a jamais été racontée ni au cinéma ni dans les romans, la majorité d'entre eux étaient kabyles.Ses hommes vivaient dans des conditions indignes et misérables, ses travailleurs pauvres n'intéressaient pas grand monde, il faut savoir que l'un des derniers bidonvilles de Cassis, où résidaient 93 Tunisiens, a été démoli en 2005.D'ailleurs, le régime de Vichy prendra des mesures contre les populations immigrées, qualifiées de « métèques ».On parle beaucoup du fait que des musulmans se sont trouvés dans la Waffen SS, il est correct qu'il y a eu des musulmans collabos, mais il y a eu aussi un grand nombre d'hommes venant d'Afrique du nord qui donnèrent leurs sang pour un pays qui les voyaient comme des indigènes…Par ailleurs le Roi du Maroc à l'instar du Roi du Danemark refusa net de livrer des juifs aux Allemands considérant que ses derniers étaient ses sujets et qu'ils leurs devaient protections.
Dans cet extrait on peut lire une interview justement de Benjamin Stora :
« Ce que vous racontez permet d'expliquer cette scène étonnante lors de la rafle du Vel' d'Hiv : deux enfants juifs sont recueillis dans la mosquée à la barbe des Allemands.
C'est à la fois surprenant et plausible. J'avais recueilli en Algérie le témoignage de juifs séfarades, qui parlaient donc l'arabe, et qui avaient effectivement mangé à la Mosquée de Paris en 1942. Ce n'est pas un phénomène de masse mais il y a des juifs qui se sont réfugiés là-bas. La plupart des juifs qui vivaient à Paris venaient d'Europe centrale et ne se sont jamais approchés de la mosquée. Mais il y avait des juifs séfarades qui, eux, savaient ce qu'était l'islam.
Comme conseiller historique du film, vous vous êtes fondé sur quels documents ?
Les archives du Quai d'Orsay, celles de la police, qui sont des notes de surveillance. Lorsque le major allemand lit, dans le film, une lettre qui accuse le recteur de couvrir la fabrication de faux papiers, c'est un document d'époque. J'ai fait ma thèse de troisième cycle en 1978 à l'Ecole des hautes études en sciences sociales sur Messali Hadj, Algérien arrivé en France en 1923, fondateur en 1937 du Parti du peuple algérien (PPA).Il a refusé la collaboration et a été condamné par Vichy à 16 ans de travaux forcés. Fondateur du Mouvement National Algérien (MNA) après la guerre, il fut progressivement marginalisé par le FLN qui le trouvait trop conciliant avec la France. Messali Hadj est un grand oublié de l'Histoire. On a un point aveugle de la recherche historique française parce que Messali a refusé de collaborer ».Je sais par mon propre grand-père que les prémisses à une Algérie libre sont nées lors de cette période, certains avaient pris consciences qu'ils ne pouvaient pas être des français de seconde zone. Ils avaient eu pour rêve une Algérie démocratique et libre, ce qui hélas ne s'est pas concrétisée en raison des différents courants idéologiques ainsi de suite mais ses résistants ont été des hommes d'honneurs du bon côté de la barrière.Et ce film a pour mérite de montrer à la jeunesse issue de l'immigration magrébine que leurs ancêtres n'étaient pas que des colonisés, de pauvres travailleurs mais qu'il y a eu des héros, des résistants et des collabos….Je pense par ailleurs qu'il est temps dans le monde Arabe mais aussi ici pour les français d'origine, de s'approprier leurs propres histoires, d'en prendre connaissance… La connaissance de son passé dans ses aspects positifs négatifs sans tabou est l'une des voies permettant de découvrir que tous n'est pas noir ou blanc, qu'il a dans toutes les nations des héros, des héroïnes et des bourreaux. Ce film comme celui de l'opération Walkyrie, permet de réaliser que les chevaliers, les hommes et les femmes d'honneurs existèrent dans toutes les nations et toutes les couches de la population.


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