A un moment donné, Abdelaziz Belkhadem avait fait de la repentance sur les crimes commis durant la colonisation en Algérie son cheval de bataille, et n'a cessé de la revendiqué haut et fort. Aujourd'hui qu'en est-il au juste, surtout avec la position française qui s'est considérablement durcie depuis l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007. Le président français, a d'ailleurs exclu toute forme de repentance ou d'excuses sur cette période et depuis quelques mois, les autorités algériennes n'évoquent plus publiquement le sujet de la repentance. Le ministre français de l'Intérieur, l'a rappelé ce vendredi 7 octobre et ce en pleine polémique entre la France et la Turquie sur le « génocide » arménien de 1915.Interrogé cependant sur l'éventuelle réaction de la France si la Turquie décidait de reconnaître « le génocide des Algériens ». Il avait répondu : « le président de la République française est allé en Algérie, il a eu des propos extrêmement forts sur ce moment douloureux de notre passé entre l'Algérie et la France. Il a tourné la page ». Dans ce contexte il ne peut y avoir deux poids et deux mesures ce qui met Alger dans l'embarras. ». Il y a encore quelques mois, les responsables algériens auraient saisi cette opportunité pour réclamer les habituelles excuses à la France sur son passé colonial, mais cette fois ci le moment est en effet mal choisi. L'on sent que le ton utilisé, vient de changer, surtout de la partde Abdelaziz Belkhadem, qui tenait mordicus à cette repentance. Il est vrai que s'i l'on revenait en arrière le secrétaire général du FLN et représentant personnel du président Bouteflika, n'avait cessé de monter au créneau pour cette question qui selon toute vraisemblance pourrissait les relations entre les deux rives. Fait curieux le discours de Belkhadem vient de changer du tout au tout, avec la question Arménienne qui a pris de l'ampleur vue la tournure, et les allusions très appuyées faites par les Turcs sur le passé colonial de la France en Algérie et les crimes commis durant cette période, qualifiés de « génocide . Invité samedi de la Chaîne III de la radio nationale, M. Belkhadem a notamment déclaré : « Il est vrai qu'une nation grandit quand elle reconnaît ses erreurs, mais que la France fasse de même, qu'elle reconnaisse ses erreurs. » Cependant, il s'est gardé de tout commentaire concernant le dossier arménien. Pour rappel en 2009 et lors des festivités du 55e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale, il avait demandé à la France : « des excuses et des réparations pour les crimes barbares et génocidaires commis durant 132 ans par le colonialisme en Algérie ».En juin dernier, Abdelaziz Bouteflika, en recevant Alain Juppé, s'était engagé à ne pas évoquer les sujets qui fâchent avec Paris jusqu'aux prochaines élections présidentielles françaises pour ne pas gêner Nicolas Sarkozy. Depuis, la consigne a été donnée à tous les membres du gouvernement. Ni la question de la repentance, ni celles des visas ou des conditions d'accueil des immigrés algériens en France ne sont abordées. Pour les observateurs, si le ton a changé du côté algérien, il n'en reste pas moins que La polémique entre Paris et Ankara est venu contrarier les calculs d'Alger, tandis que la question arménienne ne cesse de s'amplifier ce qui vient aussi contrecarrer l'adhésion de la Turquie à l'union Européenne, une sorte de chantage à la Sarkozy, avant de quitter l'Elisée selon toute vraisemblance, surtout avec le sondage IPSOS qui n'est guère rassurant pour Sarkozy qui se présentera pour un deuxième mandat.