Le 19 mars 1962, marque la fin de la guerre et le cessez le feu, mais partiellement seulement, puisque ce sera le début d'un déchaînement de violence qui va déferler jusqu'en juillet, du fait que dès le 22 mars 1962, des activistes partisans de l'Algérie française et opposants à l'arrêt des hostilités, sèmeront la mort dans les villes et villages d'Algérie, comme Oran, Constantine, Mostaganem et ailleurs. L'OAS organise des attentats à la voiture piégée, 25 morts à Oran le 28 février 1962 , 62 morts à Alger et le 2 mai de la même année , des journées de tueries aveugles, les commandos deltas procèdent à des assassinats, comme celui, le 15 mars, de six inspecteurs de l'Education nationale, dirigeant les Centres sociaux éducatifs, dont Mouloud Feraoun . Plastiquage de maisons et de magasins, assassinats ciblés, surtout dans le grand Alger d'où la fuite en avant désespérée des pieds noirs qui voulaient par tous les moyens torpiller la sortie de guerre prévue, en tentant de provoquer, par les assassinats d'Algériens, une réaction de leur part . Dès le 21 mars, les responsables de l'OAS proclament dans un tract que les forces françaises sont considérées « comme des troupes d'occupation » en Algérie. Le 22 mars, des activistes armés prennent le contrôle de Bab-el-Oued, à Alger. Ils commenceront par attaquer des camions militaires et tuent six soldats du contingent en patrouille, provoquant l'encerclement du quartier par les forces françaises, qui l'investissent et le coupent de l'extérieur, faisant 35 morts et 150 blessés. Le 26 mars au matin, le commandement de l'OAS proclame la grève générale dans le Grand Alger. Il appelle les Européens à se rassembler, et à gagner ensuite Bab-el-Oued, pour briser l'encerclement du quartier. Rassemblés rue Michelet, les manifestants empruntent la rue d'Isly pour rejoindre Bab-El Oued. Mais ils se heurtent en chemin à un barrage confié à des tirailleurs, qui font feu. Le bilan sera de 54 morts et de 140 blessés. Ces actions désespérées de la part de l'OAS, mettaient en lumière une certaine haine contre les algériens qui se retourna contre les militaires français sachant que désormais, l'Algérie leur échappait. Alger, le 26 mars 1962 : la fusillade de la rue d'Isly L'OAS, après l'entrée en vigueur des accords d'Evian voulait embraser la ville d'Alger, et fait de Bab-el-Oued un énorme fief tragiquement hérissé d'armes. Encerclé sinon « bouclé » par une troupe qui, le 23 mars, avait perdu sept des siens, tirés comme des lapins du haut des fenêtres drapées de linge et d'étendards tricolores, le berceau du peuple « pied-noir » vit en état de siège. La veille, un des responsables du service d'ordre avait montré à l'envoyé spécial du Monde, Alain Jacob, un tract qui lui avait paru invraisemblable, lui qui avait pourtant vu tant de choses à Alger : les chefs de l'OAS proclamaient que les forces françaises devaient dorénavant être considérées comme des troupes étrangères d'occupation... Le 26 au matin, le commandement de l'OAS proclame la grève générale dans le Grand Alger et appelle ses fidèles à se rassembler, en principe sans armes, sur le plateau des Glières et au square Laferrière pour gagner ensuite Bab-el-Oued et briser l'encerclement du quartier, « où les enfants mouraient de faim ». Dans la matinée du lundi 26, les généraux Ailleret, commandant en chef, et Capodano se préparent à l'épreuve de force imposée par l'OAS. Les ordres venus de Paris, et plus précisément de l'Elysée, sont nets : ne pas céder d'un pouce, couper court à l'émeute. Ailleret et Capodano savent pourtant que toutes les troupes ne sont pas prêtes à de telles tâches, qui exigent autant de sang-froid que de discernement. Quand il a été question, quelques jours plus tôt, de faire appel au 4e régiment de tirailleurs algériens (RTA), son chef, le colonel Goubard, a mis en garde les généraux. Dès 14 heures, ce lundi - il fait beau, presque chaud déjà -, la foule s'amasse, très jeune, vibrante et fiévreuse. Pour elle, le problème est de crever les barrages qui interdisent l'accès du centre vers Bab-el-Oued par la rue d'Isly notamment. A l'entrée de cette artère essentielle d'Alger, un « bouchon » a été placé par le commandant Poupat, du 4e RTA : ce régiment, dont l'emploi avait été si fort déconseillé, sera constamment au cœur de la mêlée et c'est un sous-lieutenant qui sera responsable de la barricade. Lui et ses supérieurs ont voulu savoir dans quelles conditions leurs hommes pourraient le cas échéant, faire usage de leurs armes. Au siège de la 10e région, on leur a répondu : « Si les manifestants insistent, ouvrez le feu... » Mais nul n'a voulu confirmer cet ordre terrible par écrit. A partir de 14 h 30, la foule est immense, et son audace croît. Des injures partent en direction des tirailleurs : « Espèce de fellaghas ! » Les chefs de l'OAS sentent qu'ils sont peut-être sur le point de faire sauter le verrou et poussent en avant la foule surexcitée. A 14 h 45, une rafale de fusil-mitrailleur claque en direction de la troupe, du balcon du 64 de la rue d'Isly. Le carnage ne devait pas durer plus de quelques minutes. Mais ces minutes-là ont fait quarante-six morts et deux cents blessés, dont une vingtaine n'ont pas survécu, presque tous du côté des civils algérois. L'irrémédiable est accompli, les forces de la République ont tiré sur la foule - ce que chacun, d'ailleurs, pressentait depuis des mois, le tenant pour inévitable, tant du côté du pouvoir que de celui de l'OAS. Pour horrible que soit le massacre, et grave les responsabilités de ceux qui n'ont pas su éviter l'engagement des forces les moins préparées à un tel affrontement, c'est l'OAS qui devait pâtir surtout de la tuerie : non seulement parce que ses responsabilités dans le déclenchement du feu sont lourdes, mais aussi parce que, ayant voulu engager l'épreuve de force après sa défaite de Bab-el-Oued, elle a perdu. Les centaines de victimes de la rue d'Isly, le 26 mars 1962 jettent sur les accords d'Evian une tache de sang, une de plus. Mais cet « holocauste » marque le déclin décisif de ceux qui ont voulu éviter l'inévitable par l'émeute et la terreur. A dater du 26 mars 1962, l'OAS n'est plus qu'un fantôme qui sera réduit, moins de trois mois plus tard, non sans continuer de tuer des innocents et pousser au pire sa politique du « retour à 1830 » et de la terre brûlée et ce jusqu' au mois de juillet, cette page n'est qu'un aperçu de ce que les pieds noirs ont fait durant cette période ou de nombreux innocents ont été massacrés sans aucun état d'âme de la part de ces soit disant civilisés. Après tous les massacres perpétrés et ayant compris que c'était la fin, cette organisation criminelle composée de pieds noirs tentera de négocier pour son compte avec le FLN, mais sans résultat. Non moins contents, ils s'attardent sur la date du 26 mars, comme s'ils étaient les victimes oubliant les 132 ans de spoliation, d'expropriations des terres et de crimes gratuits, contre les populations algériennes, non contents ils veulent manipuler l'histoire mais il est clair que l'histoire ne peut être détournée pour témoigner de toutes les exactions et crimes commis sur la terre algérienne.