Au niveau de la maternité du CHUO d'Oran tant d'encre a coulé lorsqu'on évoque les conditions dans cet établissement hospitalier. L'accueil, la prise en charge médicale, l'humanisme dans le secteur public sont plutôt à plaindre qu'à blâmer, faute de place, de matériel et autres histoires font le quotidien des patients. Dans ce sillage, les services de gynécologie obstétrique sont en tête de liste. Ce secteur connaît beaucoup de manque en matière de lits, de couveuses au niveau du centre hospitalo-universitaire d'El Bahia pour y accoucher au service de la maternité. C'était mercredi dernier vers trois heures du matin, une dame qui a préféré garder l'anonymat, s'est rendue à l'hôpital pour rupture prématurée de la poche des eaux, on lui répondit qu'il n'y avait pas de place, mais vu son état, il était impératif de l'hospitaliser. L'indication d'une césarienne en régence a été posée et immédiatement elle fut transmise au bloc opératoire. Après l'intervention, et faute de place, elle fut laissée dans le couloir toute une matinée sur un brancard en attendant de lui trouver ce fameux lit. Elle eu de la chance vu que d'autres femmes dans le même état étaient dans ce couloir depuis des jours. Elle fut placée dans une chambre où deux jours durant, aucun médecin n'est venu prendre de ses nouvelles ou l'examiner, pas même une sage-femme ne s'est présentée pour lui expliquer comment donner le sein à son enfant ou comment s'en occuper, finalement sa sortie fut signée par un médecin qui avait rempli la fiche médicale comme suit : tension artérielle normale, abdomen souple, pansement propre, montée laiteuse faite …alors que ce médecin ne l'a même pas examiné. Où va la médecine en Algérie ? La question restera posée tant qu'on n'a pas pris conscience de la gravité du problème de la prise en charge de la femme qui a accouché et de son nouveau-né.