Les bénéficiaires du projet des 260 logements sociaux participatifs (LSP), lancé par l'Agence d'amélioration et de développement du logement (AADL) au début de l'année 2007, attendent toujours leurs logements. Un retard considérable est constaté dans sa réalisation, et la souffrance des bénéficiaires trouve son origine dans le flou qui caractérise la phase finale de ce projet. Quatre ans et demi après le versement de la première tranche par les bénéficiaires, ce projet traîne toujours à cause de lenteurs administratives pour l'attribution du marché de réalisation des travaux des voies et réseaux divers (VRD).Le chantier, confié en 2009 par l'AADL à une entreprise chinoise, est presque achevé. Les huit (8) blocs ont été réalisés dans un temps record par les Chinois, mais depuis, rien n'a été fait par l'AADL pour attribuer ces logements. Toutes les échéances avancées pour la livraison définitive n'ont pas été respectées. Pourtant, les bénéficiaires ont respecté toutes les procédures et honoré le payement de toutes les tranches, comme le stipule la réglementation. L'attribution de ces 260 logements, annoncée initialement pour juin dernier, a été ainsi reportée à plusieurs reprises par l'agence, qui n'a même pas daigné donner des explications aux bénéficiaires. « Nous avons reçu, ces deux dernières années, de nombreuses mises en demeure de l'AADL pour le payement de la totalité du prix de nos logements. L'agence a même menacé de retirer nos noms des listes des bénéficiaires pour non-paiement. La majorité d'entre nous se sont endettés auprès de leurs proches et amis pour s'acquitter des sommes exigées par l'AADL, mais en contrepartie, cette agence n'a rien fait pour accélérer la cadence du chantier », s'insurge un bénéficiaire. Un autre enchaînera : « Nous nous sommes déplacés à plusieurs reprises à la direction régionale de l'AADL pour demander des explications, mais sans suite. Nous avons même été surpris par les déclarations de certains employés de cette agence, qui nous ont révélé que c'est la direction générale de l'agence qui doit attribuer le marché de VRD». Des bénéficiaires, que nous avons rencontrés, affirment que le site en question n'a pas besoin de grands travaux de VRD. « Les 260 logements se trouvent en plein milieu de la cité 1.063 logements AADL limitrophe de l'EHU d'Oran. Le site est totalement viabilisé. Il ne nécessite que de simples travaux de raccordement aux différents réseaux. Le collecteur des égouts se trouve à une dizaine de mètres des blocs. Les canalisations d'AEP et de gaz ainsi que les réseaux électrique et téléphonique passent à quelques mètres seulement des blocs », précisent nos interlocuteurs, qui ajouteront : « Nous avons reçu des assurances de la part de l'agence pour l'attribution des logements en mars 2012, mais vu que le marché de VRD n'a pas encore été attribué, cette date ne sera jamais respectée. Nous avons, en fait, appris qu'une fois le marché attribué, l'entrepreneur aura droit à un délai de six mois pour achever de simples travaux de raccordement !». Il est à noter que les bénéficiaires des 260 LSP ne sont pas les seules victimes des lenteurs bureaucratiques de cette agence. Ainsi, d'autres bénéficiaires de programmes LSP et AADL attendent depuis plusieurs années leurs logements. Plus grave, 427 souscripteurs au programme AADL attendent depuis 2001 la livraison de leurs logements achevés depuis plus d'une année et demie à cause d'un problème de VRD. Le directeur régional de cette agence s'était engagé à livrer ces 427 logements AADL du programme 2001 en décembre 2010. Une année après, rien n'a été fait pour honorer ces engagements.