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La communauté algérienne face à la répression Française
Publié dans Réflexion le 19 - 12 - 2011

Lorsque l'on parle de la communauté algérienne en France, c'est une page d'histoire qui se met en place, pour se rappeler tout d'abord du 17 octobre 1961, aussi pour rappel celle-ci connaissait une forte expansion et *une grande partie, à savoir 150 000 personnes, dont 8 000 femmes et 29 000 enfants était concentrée rien que dans le département de la Seine.
Les travailleurs algériens, souvent manœuvres, parfois ouvriers qualifiés, vivaient souvent dans des bidonvilles comme à Nanterre, Aubervilliers, Argenteuil ou Bezons ou dans les quartiers les plus miséreux de Paris comme la Goutte d'Or ou Ménilmontant. Jusqu'en 1958, le FLN était organisé selon une structure pyramidale classique qui permettait aux cadres un bon contact avec la base, mais qui rendait l'appareil perméable à l'investigation policière. De fait, en septembre 1958, après des attentats spectaculaires, la police parvient à démanteler l'appareil du mouvement, qui se réorganisera en s'adaptant aux règles de sécurité basées sur de petits groupes de trois ou de six. Le FLN pouvait ainsi compter sur environ 450 hommes en région parisienne pour former ses groupes de choc en marge desquels il faut rajouter 8 katibates (compagnies) de 31 hommes chacune, constituant ainsi l' « Organisation spéciale », de combat formée de tireurs confirmés et de techniciens des explosifs, chargée des missions difficiles». C'est à cet appareil militaire du FLN que la préfecture de police de Paris dirigée par Maurice Papon à partir de 1958, devait faire face. Le 30 novembre 1959, le premier ministre Michel Debré décide de constituer une Force de police auxiliaire (FPA) composée de harkis et qui sera commandée par le capitaine Raymond Montagner. L'objectif des FPA était d'infiltrer l'organisation du FLN pour arrêter les responsables. La méthode utilisée par les hommes de Montagner était d'occuper les hôtels habités par les travailleurs algériens, pour recueillir des renseignements. Une première compagnie de FPA était implantée dans un quartier du XIIIe, une deuxième compagnie dans le quartier de la Goutte d'Or. Dès lors, les patrouilles en file indienne de ces hommes en calots bleus, mitraillette à la ceinture, feront partie du paysage des XIIIe et XVIIIe arrondissements. Le FPA, aura alors pour mission l'emploi de moyens illégaux et moralement condamnables comme les arrestations et détentions arbitraires et la pratique systématique de la torture.
Les consignes de Maurice Papon
Ces méthodes seront dénoncées dans la presse de gauche, et ce sont peut-être ces protestations, mais aussi l'ouverture des premiers pourparlers d'EVIAN entre le gouvernement français et le GPRA à la fin du mois de juin 1961, qui aboutiront au regroupement des compagnies de FPA au fort de Noisy à Romainville. Toujours est-il que les négociateurs français d'Evian présentent le regroupement des FPA comme un geste de bonne volonté de la France, en échange duquel le FLN annoncera l'arrêt des attentats contre les policiers français. Partisan de l'Algérie française et conseiller municipal de Paris, Bernard Lafay dénonce ce geste. Non content des accords passés, le FPA conduit rapidement le FLN à déclencher avec eux une guerre sans merci. Le poste de la Goutte d'Or est attaqué par deux groupes armés le jour même de son installation, le 20 novembre 1960, puis le 4 décembre. D'une façon générale, les postes et les cafés tenus par la FPA dans le XVIIIe arrondissement sont la cible du FLN. En avril 1961, les méthodes de la police et plus particulièrement des FPA en marge de la légalité sont à l'origine d'un différent opposant le garde des sceaux Edmond Michelet à Maurice Papon. Michel Debré donne raison à Papon et confirme que les Algériens peuvent être internés 15 jours avant que le procureur n'en soit informé. Il obtient également de la part de Gaulle le renvoi de Michelet le 24 août. Pour justifier ces nouvelles instructions, Jean-Paul Brunet avait écrit qu'il a bien pu exister un décalage entre le GPRA et la Fédération de France et cite le nom de Mohammedi Saddek, le coordinateur de la Fédération de France, alors que la fédération de France par respect aux négociations qui se déroulaient, ordre est donné de cesser toute attaque contre les policiers. Mais le 3 octobre, Maurice Papon passera dans plusieurs commissariats où il autorise verbalement à ses hommes à tirer sur tout ce qui bouge et donnera sa parole qu'ils seront couverts.. Dans un rapport au ministre de l'intérieur daté du 9 octobre, il attire l'attention sur le « malaise profond décelé au sein des services... qu'il n'est pas possible de laisser s'aggraver ... sans courir les plus grands risques ».
Recrudescence de la répression contre les algériens
L'exaspération des fonctionnaires de police s'exprime en effet au cours des semaines qui précèdent le 17 octobre, par une pratique de sévices de plus en plus généralisée. À l'occasion des divers contrôles d'identité et formalités administratives auxquelles devaient se soumettre les Algériens, le passage à tabac devient de plus en plus fréquent. La hiérarchie se montre souvent incapable de tenir ses hommes. Les avocates Marie-Claude Radziewsky et Nicole Rein assurent souvent la défense des victimes de ces exactions policières. Outre les passages à tabac, les sévices peuvent consister en destruction de papiers d'identité ou en vols purs et simples, d'argent ou de montre. Encore le vol reste-t-il relativement rare, tandis que le bris volontaire des montres lors des passages à tabac est beaucoup plus répandu. Quand des plaintes sont déposées, l'IGS doit diligenter une enquête, mais, suite aux consignes du préfet Papon, le commissaire divisionnaire de l'IGS s'efforce généralement de dédouaner les hommes mis en cause. Au-delà des sévices ordinaires, certains policiers se laissent aller à des violences beaucoup plus graves. Malheur au suspect appréhendé après un attentat ! Les statistiques des homicides commis sur des Nord-Africains dégagent en effet une tendance particulièrement nette, qui aurait dépassé les 307 victimes déclarées par les autorités françaises. Bien avant les massacres du 17 octobre il y a lieu de rappeler que dès le 5 octobre, le préfet de police Papon diffuse un communiqué de presse qui institue un couvre-feu pour les Nord-Africains. Officiellement, il s'agissait pour Papon de riposter au FLN pour prendre un avantage définitif dans la « Bataille de Paris » qui oppose depuis 1958 le FLN qui entend contrôler toute la population algérienne vivant dans la région parisienne. Lorsque la consigne est donnée en ce 17 octobre 1961 est donnée d'appréhender les manifestants, de conduire les hommes au Palais des sports, les femmes et les enfants devant être conduits au poste de police de la rue Thorel, dans le IIeme arrondissement. la préfecture mobilise 716 hommes de la police municipale, 662 hommes de la Gendarmerie mobile et 280 CRS, soit au total 1658 hommes qui seront à la base de la répression policière de la manifestation qui sera d'une violence extrême, causant des dizaines de morts parmi les manifestants algériens. Par contraste, la répression sera sans égale et l'on comptera plus de 260 blessés hospitalisés. Jean-Paul Brunet note que sur ces 260 blessés, 88 ont été enregistrés entre le 19 et le 21, ce qui témoignerait de la persistance des brutalités policières bien au-delà de la nuit du 17 octobre. Jean-Luc Einaudi a recueilli nombre de témoignages d'appelés du contingent affectés au service sanitaire, d'assistantes sociales et même de certains policiers décrivant la « vision d'horreur » qui les a saisis à l'entrée du Palais des sports ou du Stade de Coubertin. Les sévices sur les détenus se poursuivront jusqu'au 20 octobre .Dans la cour de la préfecture de police de l'île de la Cité les 1 200 détenus sont reçus par des « comités d'accueil ». Vingt blessés graves, souvent victimes de traumatisme crânien doivent être évacués vers l'Hôtel-Dieu et d'autres hôpitaux. Les 1 856 arrestations du 18 octobre s'ajouteront quand même aux 11 518 de la veille. Nombreux avaient été les journalistes à couvrir la manifestation du 17 et bien avant les exactions commises contre les algériens de France mais la censure de la presse en vigueur pendant la guerre empêchait que les informations ne soient divulgués et pour que les Français ne découvrent pas la vérité.


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