Une pétition de soutien au général major à la retraite Khaled Nezzar a été lancée le 15 décembre pour dénoncer son interpellation par la justice suisse en octobre dernier et demander au gouvernement de la Confédération helvétique de mettre un terme à la procédure judiciaire en cours. Les signataires « déplorent que Madame la Procureure fédérale ait, a priori, donné suite à la requête de deux anciens responsables du FIS demeurant en Suisse qui, par le biais d'une "plainte pour tortures", entendent en réalité présenter leur organisation aujourd'hui dissoute par la justice algérienne, comme victime du gouvernement et de son armée », lit on dans le texte de la pétition intitulée "Déclaration sur la non ingérence". Les pétitionnaires rappellent les années noires du terrorisme en Algérie et pointent du doigt l'ex Front islamique du salut (FIS). « Suite à ces appels, les membres du FIS ont perpétré des massacres collectifs et des assassinats par dizaines de milliers », insistent ils. Et de souligner, à l'attention de « ceux qui l'ignorent et à ceux qui 20 ans après, n'en auraient plus le souvenir », que le FIS a été le « géniteur » de l'Armée Islamique du Salut [AIS, NDLR] et de bien d'autres groupes armés. Les signataires notent que l'armée n'est intervenue en 1991, allusion faite à l'arrêt du processus électoral, qu'à la demande de la société civile et particulièrement du Comité National pour la Sauvegarde de l'Algérie (CNSA). Ils affirment que ce genre de plainte a pour objectif « de masquer aux yeux de l'opinion internationale les crimes de l'intégrisme islamiste ». Ils estiment également « qu'au delà de la personne du général Nezzar, ministre de la Défense Nationale et co président de la République au sein du Haut Comité d'Etat, c'est le peuple algérien qui se trouve atteint dans sa souveraineté et sa dignité ». Ils se disent atteints dans leur dignité par ce qu'ils considèrent comme une intervention étrangère dans les affaires intérieures du pays. Ils appellent, enfin, les responsables algériens à prendre les mesures nécessaires dictées par ce genre de circonstances et prient « le gouvernement de la Confédération helvétique d'agir dans les délais opportuns, pour mettre un terme à une procédure que ne justifient ni la réalité des faits invoqués, ni les principes du droit international ». Cette pétition de solidarité avec l'ex ministre de la Défense et ancien homme fort du pouvoir qui a été auditionné par la justice suisse après une plainte déposée par deux Algériens résidents en Suisse pour « crime de guerre et violation des droits de l'homme », a été signée par 176 personnes. Parmi elles, d'anciens ministres dont Saïda Benhabylès et Amara Benyounès, des députés à l'instar de Chabane Belgacem et Mohamed Benkacimi, des directeurs de journaux dont Abdelawahab Djaakoune et Idir Benyounès et des chefs d'entreprise dont le patron de Cevital Issad Rebrab.