Zabana sera jugé et condamné par le tribunal d'Oran à la peine capitale le 21 décembre 1955. Il fera appel et sera de nouveau condamné à mort par le tribunal militaire permanent des forces armées d'Alger pour les motifs suivants : assassinat du garde forestier de la Mare d'eau François Braun, association de malfaiteurs étant donné qu'il avait constitué un important groupe de commandos entrainés à projeter des actions armées ( pour libérer l'Algérie), ainsi que pour vol qualifié, faisant allusion aux armes qu'il avait récupérées dans la maison du garde forestier ( en vue d'armer des moudjahidine). Lorsqu'il fit appel au tribunal d'Alger c'est Maître Mahmoud Zertal qui le défendit. Ce dernier sera arrêté plus tard et emprisonné. Selon l'auteur : Il existe une autre version relatée par Yves Courrière dans le Temps des léopards (Editions Fayard) ; celle est très loin de ce qu'a vécu réellement Fernand. Yveton. Après Zabana d'autres exécutions d'autres militants Le journal le populaire du 17 janvier 1957 qualifie les tortures subie par Yveton et Hadj Benalla de roman, « portant ainsi atteinte en contestent leurs déclarations à la défense de nos clients », estiment Maître Henri J. Douzon et joe Nordman dans une lettre adressée à Guy Mollet. Peine perdue, Fernand Yveton et ses deux camarades, Ahmed Lakmèche et Mohamed Ouennouri, passeront sous la guillotine et mourront chouhada. Tout comme Zabana et ici nous aimerions ouvrir une parenthèse sur ce qui s'est passé le 11 février 1957, dans l'obscurité du petit matin et rapporté Henri Alleg, avant de revenir au jour fatidique de ce héro, que personne ne peut oublier Henri Alleg rapportera : « Les trois militants marchaient courageusement vers la guillotine, ils s'embrassèrent et crièrent « Vive l'Algérie libre ». En réponse de toute la prison fusèrent des cris de solidarité. Les détenus politiques pleuraient et entonnèrent tous ensemble des chants patriotiques. Et l'on entendait, jaillir dans ce matin triste, de la Casbah « Alger » toute proche des cris, des chants et des youyous ». Le directeur d'un quotidien communiste avait écrit : « La triple exécution d'Alger réjouit les colonialistes et tous les ennemis de l'Algérie. En mourant ensemble, entre les murs sombres de la prison, les trois résistants projetèrent une vive lumière sur le drame qui déchirait leur pays qui ruine et déconsidère le nôtre qui tue tant d'Algériens et de jeunes Français. Les condamnés étaient tous trois des Algériens… » La veille, rapporte Henri Alleg, dans le même journal, l'éditorial de pierre Courtade mettait les dirigeants socialistes devant leurs responsabilités. Il est intéressant que l'on parle de la cellule du condamné à mort pour sensibiliser nos lecteurs sur cette ambiance qui prévalait dans le quartier des condamnés à mort dans la prison de Barberousse. Le quotidien et les horreurs de l'incarcération « Les cellules étroites et humides aux murs lézardés offraient l'aspect d'une salle mortuaire dépourvue de tout mobilier. Les seuls objets désormais à la disposition du prisonnier consistaient en deux misérables paillassons tombant en lambeaux collés au ras du sol comme une toile d'araignée ainsi qu'un vieux coussin miteux rongé par le temps et aussi dur que le granit. Tandis que le lieu d'aisance couvrait presque le quart de la pièce, l'unique point d'aération était une minuscule lucarne grillagée donnait sur la cour obscure. « La nuit, les cellules, étaient éclairées avec parcimonie et une chaleur torride et suffocante y règnait. A cela viennent s'ajoutait les irruptions soudaines et fréquentes des gardiens à longueur de journée et de nuit. A l'aide d'une barre de fer, les geôliers frappaient sur les barreaux de la lucarne pour s'assurer qu'ils n'ont pas été sciés. Il était très fréquent qu'un gardien laisse sa lourde barre de fer s'abattre sur la tête d'un prisonnier accroupi sur son paillasson. Et pourtant, ces tracasseries journalières n'avaient rien de terrible par rapport à l'atmosphère qui enveloppait le couloir lorsque la nuit tombait sur ce monde à part. L'atmosphère de panique qui envahissait alors le quartier faisait frémir alors les plus braves au bruit des pas des gardiens venant chercher le supplicié. La clé, bien ajustée, entre silencieusement dans le trou de la serrure. Le prisonnier, sous le poids d'un sommeil lourd rêve peut-être, dans cet état d'inertie à une situation bien différente que lui fait apparaître son esprit bouillonnant de projets. Il se voit au milieu de sa famille, tenant dans ses bras l'enfant chéri qu'il a quitté un jour sans espoir de retour(…) Zabana ou la marche vers le destin et la Chahada « Alors que le jour n'était pas encore sorti de la nuit douce, le destin de deux hommes Faradj et Zabana allait s'accomplir… La prison s'éveille comme par enchantement. Les prisonniers, comprenant le drame qui va se produire entonnent, tous en chœur, l'hymne patriotique. Les gardiens surpris par un tel vacarme, s'empressèrent alors de faire activer le pas aux condamnés(…) « La démarche sûre, le regard stoïque, les deux condamnés parcourèrent le chemin les menant de l'ancienne prison à la place lugubre où se dresse la sinistre machine…Ils se retournèrent vers les détenus qui ne cessaient de les encourager par des hymnes patriotiques : Réveillez-vous frères, afin que vous nous entendiez et dites partout que nous acceptons la mort avec courage et dignité ». Le résistant algérien Mohamed Benaboura raconte l'exécution par la guillotine Toujours dans ce contexte et précisément dans cet univers carcéral, voici comment le résistant algérien Mohamed Benaboura raconte l'exécution par la guillotine d'un condamné à mort, et rapporté par l'écrivain. Ces passages, j'ai tenu à vous les rapporter parce qu'il est utile aux jeunes générations, comme aux historiens, chercheurs jeunes étudiants et étudiantes de comprendre les souffrances qu'ont endurées nos parents, proches et amis afin que nous puissions vivre libres dans notre pays. Le récit qui va suivre, provient du même auteur relatant le témoignage de Mohamed Derrar Meftah alias Si Kouider.il s'agit de l'exécution par la guillotine d'un condamné à mort du nom de Benchiha. La veille de son exécution, il avait demandé avec insistance au gardien chef que son camarade Derrar puisse passer la nuit à ses côtés ; c'était la dernière nuit pour Benchiha. Les deux camarades ont passé la nuit dans l'antichambre de la mort à réciter des sourates et à prier jusqu'à l'aube, moment où les responsable de la prison sont venus le conduire à la guillotine où l'attendait le bourreau. Fernand Jean Messonier était le bourreau en chef ; il était secondé par deux aides. Ce sinistre personnage a exécuté plus de 200 enfants de l'Algérie en armes durant la période de 1956 à 1959. En outre, il est l'auteur d'un livre dans lequel il pousse son cynisme jusqu'à déclarer : « Si le général de Gaulle n'avait pas fait la paix des braves en 1959, année où les exécutions capitales à la guillotine ont cessé en Algérie, j'aurais certainement dépassé le bourreau de Louis XVI roi de France durant la période qui a suivi la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789 ». C'est à croire que le plus important pour lui c'est de battre le record détenu par le bourreau de Louis XVI. Il procédait aux exécutions des Algériens sans aucun état d'âme et sans un quelconque regret.