Le squat de la voie publique tend à devenir un phénomène de société, prenant de l'ampleur de jour en jour. Tôt le matin, les trottoirs de la ville sont pris d'assaut par une multitude de jeunes « trabendistes » fermant le passage aux piétons et aux automobilistes, sous le regard complice d'un pouvoir public qui n'ose plus les réprimer pour protéger une paix sociale si fragile, malgré l'existence de tant de lois qui interdissent le bradage gratuit du patrimoine public… ! Finalement, le squat du patrimoine public tend à prendre des proportions alarmantes avec l'occupation illicite de centaines d'espaces de la voie publique. Jouant la carte de l'apaisement pour la protection d'une paix sociale si fragile, le silence complice des pouvoirs publics fermant l'œil, semble le favoriser davantage et lui promettre de beaux jours. Profitant de la circonstance, des centaines de jeunes activant au sein du marché informel, n'ont pas hésité à s'emparer de tant de trottoirs à travers les rues commerçantes de la ville. Depuis le souffle du vent printanier arabe, beaucoup d'espaces publics ont été envahis au sein de la ville des mimosas, aucun quartier n'a pu être épargné, les « commerçants » de l'informel se son t installés partout, les uns en érigeant des baraques, les autres en y déposant à même le sol les produits à vendre. Quant aux gérants de cafés publics, ils ne sont point gênés d'aménager des terrasses en pleine voie publique sans s'inquiéter. Interrogés, certains de ces « commerçants » se croient en pleine légalité et déclarent ne nuire à personne et pensent de surcroit, être utile à la société en lui rendant tant de services ;alors que les autres affirment ne savoir rien faire avec leurs dix doigts, sinon vendre n'importe quoi sur la voie publique et s'occuper en gagnant de l'argent au lieu de le voler…. ! En face de cette anarchie consistant a bradé gratuitement les lieux publics conçus pour la circulation des personnes et des véhicules, chacun y est allé de son plein gré, prendre possession de l'espace public qui lui fait face, les propriétaires de cafés publics et de restaurants ont installé sans la moindre hésitation des tables et des chaises en dehors de leurs établissements publics pour avoir un peu plus de clients, les autres commerçants ont également pensé à occuper le peu d'espace en face du magasin en exposant les produits à vendre en dehors sur des étals, et aussi des échelles et des bancs en bas du trottoir pour éviter le stationnement de tout véhicule. Dans ce contexte, les malheureux citoyens ne cessent de se plaindre de ces pratiques causant tant de désagréments, dont l'encombrement, la difficulté de passage d'une rue à l'autre, et le blocage des issues menant aux immeubles d'habitations. D'autres soulèvent également la nuisance sonore de quelques cafés publics ayant des terrasses en pleine rue, ne baissant le rideau que vers le tard. Malheureusement, le drame est l'existence de toute une réglementation établie pour pénaliser un tel cinéma qui ne peut se faire ailleurs, mais qui s'autorise à avoir lieu ici aux mépris de toutes les lois qui l'interdisent. Des lois toujours en vigueur qui soumet l'accès au patrimoine public à des autorisations temporaires délivrées par l'urbanisme avec l'accord du voisinage après une enquête publique, mais à Mostaganem comme ailleurs, les lois paraissent être mises en veilleuse et seule « la fermeture de l'œil » des pouvoirs publics sembleraient être de mise et de cours….. ! Les piétons et les automobilistes doivent prendre leur mal en patience et apprendre à contourner doucement ces marchands, maîtres des lieux, pris par leur commerce sans la moindre insouciance.