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N'insulte jamais un crocodile avant d'avoir traversé la rivière ! REPONSE DU QUOTIDIEN « REFLEXION » A L'OFFENSE FAITE AUX JOURNALISTES PAR BELGHALI SOLTANI, P/APW DE MOSTAGANEM
Le lycéen que je fus, féru de mathématiques, brillait par les démonstrations par l'absurde. Et ce que je découvris, l'âge et la sagesse faisant, c'est le poids des mots et le choc de l'image, comme l'on dit à Paris-Match. Quand la caricature et l'allusion par le verbe s'en mêlent, n'est-ce pas une nouvelle forme de démonstration par l'absurde ? Une découverte ! Un nouveau théorème enrichit le style journalistique. Théorème de la mise à nu par l'absurdité des mots et du trait de crayon de couleur d'écolier. Tant que ça pour une petite part de vérité sur notre canard, Sy Belghali ? Croyez-vous vraiment que vous allez durer jusqu'à l'éternité sous la couple blanche ? Avant d'aller à John Swinton, que vous reconnaissez vous-même avoir découvert il y a quelques semaines, je voudrais étaler la question simple du « qui êtes-vous, M. Belghali ? » Question logique, judicieuse, mais fatale. Fatale pour vous, alors que malheureusement votre passé vous a rattrapé en fin de mandat à la tête de l'Assemblée populaire de wilaya de Mostaganem. Malheureusement pour nous, simples petits scribouillards de cette wilaya moudjahida d'avoir émoussé nos belles plumes sous un système à jamais révolu. A votre aise de bomber le torse et de vous pavaner tant que votre mise à nue vous importe peu et n'égratigne point votre petite âme. L'honneur, me diriez-vous ? L'honneur aussi, tout comme journaliste et élu, se définit au gré des humeurs, des circonstances et des besoins. Et ce que voudrait Réflexion, désormais bien du peuple –donc le vôtre aussi-, c'est crever l'abcès et montrer l'erreur typique que peuvent commettre les petits citoyens, dont moi-même, en vous confiant leurs voix. Revenons à plus sérieux que votre petite personne, Sy Hadj Soltani. « Un journaliste algérien, Ahmed Nezar, a été abattu vendredi à Baghlia, sa ville natale. » Savez-vous quand a eu lieu cet assassinat, M. Belghali ? Le 6 mai dernier ! C'était il y a peu. Hier, dirions-nous. C'est tout proche. Il en meurt chez nous encore des gazetiers. Le premier à subir le sort de Nezar fut Djaout. Tahar Djaout, un journaliste et écrivain algérien, homme de presse et fervent défenseur de la liberté d'expression. Je parie à un contre dix mille que vous ne pouvez citer une seule de ses œuvres. Je vous cite, moi : « Si tu parles, tu meurs ; Si tu te tais, tu meurs ; Alors, parles et meurs. » Non, ce n'est pas une de ses œuvres, c'est la citation de Mohamed Balhi. Une citation qu'affectionnait le défunt. Ah, Balhi ! Encore quelqu'un que vous ne connaissez pas ! Un abattable qui un jour reçut une grande récompense. Vous ne le saviez pas, M. Belghali. Il reçut le prix du « Premier journaliste algérien auquel on a confisqué le passeport et Interdit de Sortie du territoire National » INS dans le jargon. C'était en 1986. Question à deux dinars d'aujourd'hui. « Combien de journalistes furent mis hors de combat, selon vous, M. Belghali ? » Hors de djihad irait mieux. Je vous rafraîchis la mémoire avec le titre du feuilleton et à vous d'apposer votre musique: Le journaliste qui combat l'islamisme par la plume périra par la lame. Et c'est ainsi que mes confrères devinrent solitaires en un territoire qu'ils croyaient ami. Solitaires face à la lâcheté des uns, la complicité des autres et l'indifférence de la majorité. De mai 1993 et la mi-juin 1996, périrent 60 journalistes. Les meilleurs, il va de soi. Revenons à votre fameuse citation. Vous auriez dû au moins, comme l'aurait fait tout intellectuel, citer le contexte des propos de John Swinton. Tout d'abord, la scène se passe en Amérique chez l'Oncle Sam. La patrie du béhaviorisme. Comme on dirait chez nous, la patrie du « tag âla men tag ». Qu'Allah nous en préserve. J'ai la chance d'être né Algérien. J'en suis fier. Pour votre cas, je n'en ai cure. Le prostitué, et vous avez usé de ce terme, M. Belghali, que vous citez n'est autre que John Switon (1830-1901). Ce n'est pas un grand journaliste – je veux dire une éminence- comme vous le prétendez. Disons qu'il était un bon feuilletiste. C'était surtout un talentueux orateur et un bon économiste. Son frère William, oui, je vous l'accorde, avait une plume acerbe. Donc John Switon aurait dit, lors d'un banquet en 1880 qu' « il n'existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n'ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l'opinion au service des puissances de l'argent. Nous sommes les outils obéissants des puissants et des riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l'intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! » Vous avez omis, je vous le rappelle encore une fois, de citer qu'il traite de l'Amérique. En plus, il s'est révolté contre un toast porté à la liberté de la presse. Je ne suis pas en Amérique, elhamdoulillah. Je ne porte pas de toasts. Je suis le patron de moi-même. J'obéis aux préceptes de l'Islam. Mes employés sont mes copains et ne voient pas en moi votre riche américain les manipulant. Au contraire, ils sont à l'écoute de tous. Et à votre écoute aussi, M. Belghali. Relisez nos éditions où vous étiez à la une. Tirer un Algérien avec des ficelles, c'est ficelé comme dossier. Je remercie les Chouhada et les Moudjahidine pour ces moments libres que je susurre dans ma petite vie. Je salue en passant les institutions de ce pays souverain qui me permettent de dire mon mot sans aucune inquiétude. Enfin, je rends hommage à ces hommes en vert et en bleu dont l'abnégation, le dévouement, l'héroïsme et les sacrifices me permettent de prendre de l'air la nuit tombée, de chercher mes croissants le matin et plus encore d'assister avec vous jusqu'à une heure tardive à de merveilleux concerts de musique andalouse. Enfin, je m'incline devant ceux-là qui défendent mes droits, me rendent justice, me rappellent à l'ordre et voient en moi votre égal. Moi aussi, je sais citer les autres, M. Belghali. Mais de tête. Car, moi le petit citoyen, conçoit que la connaissance est ce que je retiens dans ma petite tête, sinon mon savoir n'aurait aucun charme. Je cite : « L'électeur ignore que ce nous cache un groupe d'individus qui a bien évidemment des agents d'influence dans tous les partis ; pour eux, qu'importe le résultat des élections, ils sont toujours gagnants. » Fin de citation. Je ne peux vous dire qui en est l'auteur. Peut-être vous, peut-être Alexandre de Macédoine. Il est l'heure de dresser la une de l'édition de demain, Sy Hadj Soltani. Le numéro 1056 avec la bénédiction d'Allah, contre vents et marées. Le temps ne guérit pas vos mots, après tout vos insultes ne sont que des mots, à l'égard de ceux que vous avez cru dompter. Fini le cirque. Vous croyez tout vous permettre comme au bon vieux temps. Ni l'âge ni le temps ni la fonction que vous occupez n'ont eu raison de vos délires et vous persistez et signez dans la déraison. En bon musulman et au nom de tous mes confrères, je vous dis tout simplement : « Hasbouna Allah ».