L'Alliance de l'Algérie verte menace de se retirer des élections législatives en cas de fraude et lance un avertissement au pouvoir. « La fraude conduira à l'anarchie et ouvrira la porte à l'ingérence étrangère », avertit elle. Lors d'une conférence de presse animée conjointement à Alger par les trois chefs de l'alliance, en l'occurrence Bouguerra Soltani du MSP, Fatah Rebaï d'Ennahda et Hamlaoui Akouchi d'El Islah, les partis islamistes ont haussé le ton. « Si le pouvoir ne garantit pas la transparence des élections, on se retirera avant le 10 mars et on le laissera assumer la mascarade », a lancé Akouchi, qui a relevé quelques prémices de fraude à travers l'inscription des militaires sur les listes électorales après les délais fixés par loi. « Le boycott sera une solution extrême, nous ne la défendons pas. Mas ce sera notre seul et unique choix, face à la fraude », explique t il. La thèse du boycott a t elle fait l'objet de discussions sérieuses entre les trois leaders islamistes ? On n'en saura rien. Ce qui est sûr, en revanche, c'est le fait que ces derniers ne sont pas prêts « à donner un chèque en blanc au pouvoir. Non, cela ne sera pas le cas ! Cette fois, on ne va pas se taire », fait savoir Fatah Rebaï, qui a souhaité mettre l'institution militaire à l'abri des conflits politiques avant de rendre hommage aux juges qui ont eu le courage d'invalider quelques listes, au cœur du conflit. Les partis concernés sont très confiants dans leurs chances et misent sur une victoire écrasante de la mouvance islamiste conduite par l'Alliance de l'Algérie verte. Ils dénoncent par la même occasion les discours alarmistes classés dans au registre « de l'islamophobie ». Bouguerra Soltani cite nommément Ahmed Ouyahia, le Premier ministre, et lui conseille « de s'occuper de son parti au lieu de baser sa campagne sur le supposé danger d'une victoire des islamistes ». « Je donne un conseil de démocrate à Ouyahia. Parlez de votre programme. Montrez au peuple ce que vous êtes capable d'apporter à ce pays au lieu de vous attaquer à nous », affirme Soltani qui ajoute : « Soyez fair play. C'est le meilleur qui va gagner ! ».Les trois dirigeants politiques ont assuré qu'il n'y avait aucun conflit autour des listes communes. Le travail, souligne Soltani, « est pratiquement fini ». La compétence et le poids du parti dans chaque région sont les deux critères sur lesquels s'est basée la sélection des candidats. Il confirmera, par ailleurs, que la liste d'Alger sera dirigée par le ministre des travaux publics, Amar Ghoul. Soltani ne sera pas présent mais les deux tentent de convaincre le président d'Ennahda de chapeauter la liste de Médéa. Les trois chefs se sont mis d'accord pour ouvrir leur liste à des personnalités compétentes qui ne sont pas obligatoirement des militants dans l'un des trois partis. « Si cela peut renforcer nos chances, pourquoi pas ? », a t il estimé. « La campagne électorale sera rude, nous frapperons à chaque porte. Nous irons dans chaque recoin de ce pays, pour défendre notre programme », a ajouté Soltani. Cela rentre t il dans le cadre de la précampagne pour les présidentielles de 2014 ? Soltani affirme qu'il répondra à cette question au mois de novembre, après les locales.