A l'occasion du cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, et pour demeurer dans la lignée historique, Mostaganem dont la participation à la révolution a été importante et décisive célèbre le 5 juillet cette année avec ferveur et ce au nom des hommes qui se sont sacrifiés au nom de la liberté. Remettre l'historique dans son vrai contexte, et ce dans le respect de la résurgence A ce propos, l'ancien commissaire au parti et ancien Moudjahid Cherif Ayachi témoigne et dira à ce propos : « Vous savez si l'on devrait parler de la révolution, l'on devrait revenir à ces hommes qui se sont imprégnés du nationalisme naissant et ce dès 1921 juste après la visite de l'Emir Khaled à Mostaganem. Aussi faut-il remonter à loin , car il est de notre devoir de faire en sorte que les générations montantes connaissent certaines vérités historiques au lieu d'écouter ceux qui les ont vidé de leur substance du fait qu'ils n'ont rien à voir avec l'histoire révolutionnaire de Mostaganem et qu'en majorité ils ne sont que des parvenus, et il est regrettable que les mostaganémois se soient tus jusqu'à nos jours sur le passé historique et extrêmement riche de notre région alors que de grands hommes l'ont marqué pour avoir été .parmi les précurseurs de notre glorieuse révolution. Pour ceux qui veulent connaître la vérité, il y a lieu de remettre l'historique dans son vrai contexte et ce dans le respect de la résurgence aussi est-il venu le moment de revisiter l'histoire, pour mettre en lumière certaines actions entreprises par les scouts musulmans El Fallah qui ont été à la base de l'émergence de ces nationalistes devenus de grands hommes au tout début et avant 1954. Tout prélude révolutionnaire avait ses prémices et ses signes, avant coureurs comme on dit, raison de plus pour commencer par cette filiation et ce lien nationaliste issu dès les années 30 du scoutisme à un degré tel, que tous les hommes qui y sont passés s'imprègneront de ce nationalisme qui sera l'essence même de ces héros dont la majorité sont tombés au champ d'honneur pour la patrie.
Fabrication des bombes artisanales en vue du « jour j » A ce propos, je citerais la fameuse réunion des SMA qui s'est tenue à Tixeraine « El Riath » en octobre 1953 où certains responsables des scouts à l'époque nous avaient informé que d'importants évènements se préparaient et tous autant que nous étions, nous avions le sentiment ., que quelque chose se préparait, car cette réunion n'était pas fortuite du moment qu'elle regroupait la corporation des SMA et vu la présence de Mahfoud Keddache président des SMA et des autres responsables. Il avait déclaré si je me souviens à l'assistance que le moment était venu pour que chacun prenne ses responsabilités et d'adhérer au parti de son choix. Une fois entré à Mostaganem il y avait un mouvement parmi les SMA sous la houlette de Si Laredj Lahouel, dit Si Aek qui était le morched à l'époque avait contacté certains chefs scouts dont un certain Toudjine qui vivait chez Betouadjine et qui était de la famille avec Charef Boudraf et d'autres éléments, d'où le caractère important des préparatifs en vue d'actions qui n'étaient pas encore définies. Malheureusement parmi eux certains seront arrêtés dont hadj Ouaddah Benaouda qui avait la responsabilité sur la région de Mostaganem, par la suite, ce qui n'empêchera pas la continuité dans l'action en vue de la préparation de l'insurrection armée et ce grâce à des nationalistes dont la plupart étaient des meneurs issus des SMA, et du PPA-MTLD. Quelques jours avant le déclenchement de la révolution, des hommes avaient procédé à la fabrication de bombes artisanales dont une partie avait été confectionnée par Belkhouane Mansour handicapé moteur un compagnon de Moulay Cherif une personnalité très influente à l'époque et qui a été partie prenante dans la préparation du 1er novembre 1954. Les bombes en question avaient été confectionnées au domicile de Benzaim et Belayachi Menaouer, quant à l'autre partie par Hadj Moussa qui était aussi un inséparable de Hadj Larbi Benyagoub. Les bombes, avaient été rassemblées chez Akermi Snouci un marchand de friperie et qui était aussi un membre du PPA-MTLD près de Kaddous Emima et chez Kissi au village Benairet. Kissi sera arrêté par la suite à cause des bombes qui étaient cachées près du cimetière de Sidi Maazouz et sous les tortures il dut les déterrer. Tout prédisait d'actions prochaines à savoir le jour J.
Le rôle des SMA dans la révolution à Mostaganem Avant le déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954, il y a eu 7 réunions consécutives en prévision de la lutte de libération nationale et qui se sont tenues dans les maisons de Moulay Chérif à El Maksar Tijditt, de Ould Aissa Belkacem, à Sidi Bensenouci,de Guiz à la cité Tores « Chara », de Larbi Benyagoub, De Madouni Mohamed, à Souika Tahtania, De Othmane Mustapha un élément actif du 1er novembre 1954 puis chez Benkedadra Aek, Lors de ces rencontres j'étais l'un des guetteurs avec Abdellaoui Abed, Ahmida Kouka,, et Belmokadem Aek pour surveiller le commissariat de Tijditt. A cette époque Larbi Ben m'hidi venait à chaque occasion pour rencontrer les principaux chefs et acteurs à divers endroits et surtout dans la maison de Moulay Cherif, cependant il avait l'habitude de venir à Sidi Fellag chez Bensabeur Affif dit Si Sabri qui était si l'on veut dire un compagnon fidèle et son guide. Selon lui, la révolution à Mostaganem comme partout ailleurs en Algérie, a été suivie et l'appel du 1er novembre 1954 a été le facteur déclencheur d'une lutte acharnée dans cette région du Dahra qui a été à l'avant-garde de la révolution où de nombreux hommes sont tombés sous les balles assassines du colonisateur, pour notre liberté chèrement acquise. Quand on évoque la révolution à Mostaganem, c'est le retour vers ce passé où se sont distingués, des hommes venant du quartier populaire de Tijditt d'El Hachem et du petit peuple. Ould Aissa Belkacem, Benyahia Belkacem,, Benaied Bendehiba, Cheikh El Hadj Nacer, Bordji Amar, Abdelaoui Abed, Ghali Benzohra, Zerrouki Cheikh Ibn Eddine, Moulay Chérif, Larbi Benyagoub, Ben Abdelmalek Ramdane, Bensaid Mohamed dit Hamou EL Marouki, Berrais Abderrahmane et la liste est longue. Pendant la révolution, le Dahra est passé par des étapes difficiles, et les populations connaitront les affres de la répression, d'où les camps de la mort où des milliers ont été exécutés ou disparus. Cependant j'insiste à cette occasion sur le rôle des SMA et de leurs contributions, pour revenir aux manifestations du 10 décembre 1960. Lorsque les manifestations éclatèrent, les responsables de la 3ème région étaient totalement dans l'ignorance, ils ne savaient même pas qu'il y allait y avoir des manifestations car celle ci leur est apparue spontanée .Cette manifestation avait même surpris l'administration française, et pour la première fois on voyait le drapeau algérien qui flottait au dessus de la foule qui était nombreuse du fait qu'elle sera même commentée par la BBC à Londres. L'administration coloniale avait utilisé des bombes lacrymogènes et des Aftracts « Tancks Pneumatiques » contre les manifestants leur tirant dessus de tous les côtés, qui à leur tour utilisaient des comptoirs pour se protéger, Ce jour là on comptera parmi les victimes Belhadj Hamida qui sera écrasé par l'un des Tanks et Belarrouss qui sera abattu, sans compter les nombreux blessés. Pourquoi parler des SMA et en particulier d'El Fallah, parce qu'ils ont été au rendez de chaque étape de la révolution et à l'indépendance, car ce sont eux qui ont encadré encore, les manifestations pour célébrer l'indépendance de l'Algérie, leur motivation était telle que l'on ne peut que s'incliner devant ces hommes en ce cinquantième anniversaire de l'indépendance du pays.