Chaque jour, quelqu'un ou quelque chose me rappelle que je suis chez moi. Bienvenue en Absurdistan Le revoilà qui pointe ! Avec impatience pour certains ! Sidna pour quelques-uns. Ramadhan pour tout le monde. La faim et le couffin pour ceux qui attendent depuis 11 moins son couffin. Bezef politique derrière, de la publicité autour, avant et pendant, et des bilans positifs après. Les bonnes affaires pour ceux qui en ont le sens, ou savent en faire. L'aubaine pour éplucher son client, ou déshabiller l'acheteur avide occasionnel. Le restaurant de la Rahma contre les musulmans qui n'en ont plus, ou s'y cachent derrière au fisc. Des provisions, superflues et à profusion, pour ceux qui ont la meïda comme unique horizon. Frustration, pour ceux qui veulent faire comme les autres sans les moyens. Simple diète pour ceux qui imitent sans foi.Sidna, c'est le mois que tout le monde attend. Dans la haute sphère, ses ex pourquoi pas futurs vizirs s'attèlent à brosser le meilleur tableau possible de notre vie ici-bas pour passer avec succès le grand oral des longues soirées de Si Abdelkader. Sans l'image à la télé, on n'en lira que les longs communiqués et les sages recommandations pour une vie heureuse de Sidna. A l'occasion, les présentatrices de la télévision réduiront de leurs maquillages, peut-être que quelques-unes porteront le hidjab. Chouia foi, pétri de Patrie et Mémoire bezef, cinquantenaire oblige, on assaisonnera l'intelligente grille de ramadhan pour laquelle un effort particulier a été déployé par les 5 Unique. Comme d'habitude, des sketchs à vous faire vomir accompagneront la chorba ou la hrira. On aura droit aux recettes de cuisine, cette autre manière de faire rêver les ménagères juste capables d'apprécier le met proposé, sans le pouvoir d'acheter ses ingrédients. Il se jouera aussi des farces et de la comédie, dont on se demandera combien ont coûté ces navets. Partout, les Mamiya Hriradjia et leurs associations caritatives vont encore une fois utiliser la misère de la plèbe pour justifier leur existence parmi une société si vile.Tous les certes chebs, apprentis-chebs et les chebs à 40 ans, chanteront. Le temps d'un intermède hautement lucratif, ils oublieront un peu le Ghazel, se mettront au med'h ou vibreront, ‘'allez ! Tous avec moi !'', à l'hymne de one, two, three, viva l'Algiré !Les ‘'zlabiers'', ces gens de la zlabia ont déjà stocké les sacs de sucre. Et pour mieux se sucrer, ils ont raflé toutes les huiles. Les commerçants ont concocté les augmentations et se frottent les mains. Ni corrompus ni corruptibles, les contrôleurs de Benbada préfèreront ‘'zitna fi bitna''. Ils travailleront de nuit pour mieux coincer les indélicats, parait-il. Les pickpockets opéreront jour et nuit. Les cabarets serviront du thé à la place de la menthe à l'anis, le bénéfice sera kif-kif. Les galas reprendront le soir, les tamtameurs ne se retiendront pas d'immobiliser les épaules en travaillant au cachet, et les conférences-débats ne jeûneront pas pour les hauts collabos de la vizir de la fête et du folklore, qui auront de quoi justifier leur bilan jamais négatif. Au bout de 29 ou 30 jours, Ramadhan s'épuisera. Et le nivellement par le bas continuera ! Malheureusement !