Chaque jour, quelqu'un ou quelque chose me rappelle que je suis chez moi. Bienvenue en Absurdistan Mais qu'a-t-on à reprocher à mon football ? Il est beau, il est sain, il est entre de bonnes mains, et il a son style à l'algérienne ! Il reste la grande régie qui régit par ses règles et ses pratiques spéciales, spéciales aux Haj Oignon le sage et Si Concombre le truand de ses rouages. Des Haj papa plus royaux que Bouteflika qui s'éternisent à la tête des clubs et leurs ligues. Comme dans une course à l'algérienne, à la mairie ou à la députation, dont elle tient l'enjeu du sac à remplir, des privilèges garantis, de l'intérêt personnel, et de l'absence totale du compte à rendre, ils s'élisent et se réélisent par eux-mêmes, par ses sbires, ou par les émissaires de l'autre Haj FIFA d'en-haut. Dans le noir, de nuit ou de jour, le cinéma d'une AG élective n'a rien d'exceptionnel, ni d'extraordinaire. Les clans y sont présents. Les supporteurs dans l'attente des miettes de retombées aussi. Evidemment, le quorum s'y dépasse. La tension, le brouhaha, la confusion, et la frénésie culminent au dernier cran. Les chaises, les cendriers, et même l'urne peuvent voler. Les grossièretés et les insultes s'échanger. Le rival, farouche ennemi du jour mais intime compère d'hier, n'avale pas le match, n'abdiqué pas et se tourne vers les journaux pour pleurer sa défaite. Il promet de révéler la couleur des sous-vêtements de Selhaj déterminé à ne pas céder le fauteuil. Sinon, il menacera d'indiquer dans quelles poches ont été dilapidés les milliards de leur pauvre club ou ligue de mon foot bouffon. Sans bilan à présenter. Cela se passe ainsi depuis la fameuse victoire contre la grande Allemagne. La partie peut se jouer et se négocier au sein des vestiaires et en dehors du stade et de la transparence. Kada le bénévole remet un sou au gargotier du club et soutire le gros lot du budget de Maman l'Etat. Il n'est pas con le mec, s'il achète tous les éléments du milieu, à coup de survêtements, de cadeaux, de tournois et de matches-galas sous le parrainage du wali du coin, voire de Bouteflika. Mon foot reste ce monde où les graves précédents se succèdent. Où le dirigeant du club peut converser en catimini avec la star de l'équipe adverse. Il peut l'acheter ou lui demander l'aide de lever le pied, au jour J. il peut marchander un match avec son adversaire dans le besoin d'une victoire ou d'une défaite. C'est aussi le club des footeux où les arbitres ont la côte de la cotation. Normal ! Ils ne sont pas des anges ! Peu leur importe s'ils mettent le feu au stade. Mon foot de Kadatruand et Selhaj Beznassi ne reflète que la mascarade d'un système qui s'emmêle dans ses paradoxes. Sans obligation du résultat, si ce n'est juste celui d'occuper les foules rugissantes, ils ne peuvent s'abstenir du bonheur de l'argent fou qui se déverse dans le financement de la médiocrité mobilisatrice du peuple. Quant à nous les spectateurs, mieux vaut se marrer de ces Tonton et Si forban de première division qui ne cessent de seriner qu'ils en ont marre de ce foot apparemment à jamais foutu.