Qu'est ce qui pourrait rassembler Bacchus, le mythologique « dieu » du vin chez les grecs, avec le grand Bilal, ce grand compagnon du prophète de l'univers ? A priori, rien. Bacchus est la création des Romains qui l'avaient adopté comme divinité pour aussi désigner l'ivresse et d'autres débordements, avant que les Gaulois n'en fassent un euphémisme. Alors que Bilal, cet esclave de couleur noir, n'en fusse autre que le muezzin de Mohamed que le salut soit sur lui. Donc, Bacchus ne devait jamais rendre visite à Bilal où à une maison de Dieu portant son nom. C'est ce qu'entend la logique. Mais à force de s'accointer avec les Romains, les Gaulois et même les boudins parmi les bouddhistes, tel que le veulent ces nouveaux temps au nom de la civilisation et de l'abdication ; l'autre abnégation sur le chemin du suivisme fait en sorte que les bacchanales ne sont plus l'apanage de Rome. C'est comme ce fait de baptiser un nouveau né au nom de Tarik. Une fois majeur et vacciné par tant d'injustices et de lavages, personne ne jura qu'il ne volera pas une felouque pour rallier les côtes de l'Espagne, non pas pour marcher sur les traces de Tarik Ibn Ziyad mais pour vivre comme un Roumi. Tout comme cette fausse blonde qui n'arrive pas à entrer dans une robe et qui pourtant, pour sortir en ville, elle opte pour un jean slim, entendre mince en anglais, non sans se féliciter de son hijab bassement cabriolet à la taille. Ou par exemple, ces jeunes qui ne ratent pas la prière dans la mosquée, seulement en tenues avec effigies de croisade chrétienne comme sur les maillots du Barça et du Real Madrid. Si le tumulte ne tenait qu'à ce bouleversement, on pouvait croire que Bacchus ne s'est pas encore totalement accaparé des esprits. Or, à voir les péripéties de la cité, c'est à craindre l'antéchrist lui même. Et, ce n'est pas l'ouverture du festival national du théâtre amateur à Mostaganem qui le fait souffler au chroniqueur, parce que les gens du théâtre sont généralement inspirés et animés par des athées. Mais quand un évènement artistique de ce genre est inauguré par la récitation du Coran, l'on se demande bien pourquoi faut-il en vouloir à ces occidentaux qui portent atteinte à notre religion. En tous les cas, le gars arabe qui a défoncé la semaine passée la porte de la mosquée Bilal à Tijditt, pour y finir sa bacchanale nocturne en jour d'aïd, n'en était pas plus ivre que toute une assistance n'ayant rien du d'atteinte au livre sacré de par la récitation des versets d'Allah pour l'ouverture d'un évènement de plaisirs et de fourberies.