C'est connu chez nous. A haut niveau, quand on veut détourner l'opinion publique, ce sont les députés, leurs salaires et leurs applaudissements qui servent de tremplin. Et à petite échèle, ce sont les maires. Mais comble de l'ironie, lorsque à tort ou à travers ces petits élus sont savonnés par le wali, au lieu de plaider l'inefficience de leurs petites prérogatives, ils tirent sur la presse et les électeurs qui ont fait d'eux des présidents de collectivités ! Rentrée sociale oblige, le wali de Mostaganem vient de tenir le premier exécutif de l'exercice en cours. Une circonstance qui a été l'occasion d'un plus ou moins court discours focalisé sur l'hygiène qui fait défaut, le service public qui est à la traine et la roue de développement qui ne va pas forcément de l'avant. Et pour responsables de ce criard état de fait, le premier magistrat de la wilaya qui a aussi désavoué les agents de l'administration, n'a surtout pas manqué d'indexer les chefs de daïras ainsi que les maires notamment. Et des remontrances et avertissements à l'égard des élus, ces derniers en ont eu pour un vrai mauvais quart d'heure, avant qu'il leur fut posé une piquante question : « Que pouvez-vous présenter pour un bilan moral ?» Du reste, il fut question d'exhortation à plus de rigueur dans le travail et de la discipline pour un meilleur développement, et un appel pour d'éradiquer les comportements quotidiens qui nuisent à l'Etat, en essayant d'ouvrir un débat franc avec les citoyens sur la base de communication. Or, pour se défendre, les maires qui souvent ont les mains liés et des prérogatives qui ne dépassent pas le seuil de leurs bureaux, n'ont à aucun moment formulé une quelconque plaidoirie de niveau sérieux -pour ne pas parler de haut degré-, pour défendre leur réputation et leur image de toute façon éclaboussées dans pas mal de communes. En effet, au moment où l'on s'attendait de la part du wali une instruction à l'égard des maires pour présenter leurs bilans ; ces maires là n'ont mieux trouvé comme bouc émissaire, que la malheureuse presse qui souvent ne s'attaque pas à leurs frasques et scandales en raison de certains égards. « C'est la presse qui ne fait pas son travail », crie à plein gosier un maire venu de l'intérieur. Oubliant les scandales dont il fait l'objet, celui-ci fera le procès des journalistes. Il ne sera pas le seul d'ailleurs. Tout comme un autre qui en toute honte bue, il s'adressera au wali : « le citoyen est aveugle. Il ne voit rien (des réalisations, ndlr)». Le cas également d'un chef de daïra qui a focalisé sur le même fallacieux argument. Il a fallu que le wali rappelle à l'assistance qu'un train qui arrive à l'heure n'est pas un évènement pour la presse, pour que les intervenants parmi les élus cessent de ressasser des bêtises.
Parler développement avec des maires en fin de mandat ? En voila donc comment ces élus voient la presse qui pourtant ne va pas au fond des choses quand il s'agit de leurs scandales. Mettre tous leurs cuisants échecs sur le compte des journalistes. L'on se demande alors, pour notre compte, s'il n'était pas censé de leurs confier les missions de peindre les écoles, de préparer les listes électorales et surtout, de préparer leurs bagages. Car, on s'attendait surtout à ce que le wali les exhorte à faire leurs bilans. Et puis, peut-on sérieusement parler de développement avec des maires en fin de mandat ? A l'exception de l'ancien maire de Mostaganem, M. Berrached, aucun élu n'a présenté à la société civile un état moral et financier depuis 1997. Les lecteurs pour leur part, doivent aussi savoir que parmi le beau monde qui a fustigé la presse, figurent notamment, des élus qui ont les mains sales. Et curieusement, aucun de ces maires ne s'est vu écarté comme le stipule la loi : « Tout élu poursuivi par la justice doit faire l'objet d'une suspension de son poste jusqu'au verdict de la justice ». Ce qui a été déjà vécu dans les wilayas limitrophes de par le limogeage de plusieurs maires impliqués dans diverses affaires. Néanmoins, à Mostaganem ce n'est pas le cas. Une dizaine de maires compromis dans de scandaleuses affaires de mauvaise gestion, de faux et usage de faux, de diffamation, entres autres délits et comble du scandale, des affaires de mœurs.
Liste non-exhaustive sur les scandales des maires Alors, est ce que la presse est responsable de la mauvaise gestion d'une commune dirigée par un maire interpellé par la justice pour une affaire de fesses ? La presse était bien présente ce jour là, mais elle n'a pas tenu à divulguer le honteux éclat de cette affaire non pas pour les beaux yeux du maire en question, mais pour que les gens ne salissent pas le nom de toute une commune à cause d'un maire dévoyé. Ce même maire ne s'est pas rappelé que la presse ne lui a pas consacré un article en bon et du forme au sujet du centre de santé qui l'a détourné pour le transformer en un logement, avant de le passer aux délibérations pour un désistement au profit de sa bourgeoise. Et parce qu'il est issu du corps de la santé, il laisse encore une salle de soins fermée depuis dix ans afin qu'un proche à lui, s'en sert pour y garder son bétails. Un autre P/APC, connu pour ses incessants pèlerinages aux frais des messieurs les entrepreneurs, et qui a eu l'audace de parler de la presse, n'a pas tenu à débattre du développement, lui qui participe au développement non pas de sa commune mais de celle de Mostaganem où il a créé une entreprise de bâtiment avec un de ses proches. Comme il est chanceux, il vient de bénéficier d'un projet de dix milliards ; raison pour laquelle il a pris un congé pour superviser son investissement. Autre maire contacté par le mouvement associatif de sa petite ville pour affecter un gardien d'école ailleurs parce que s'agissant en fait d'un dealer, a fait la sourde oreille et a même fait réintégré le dealer à son poste à sa sortie de prison. Un laxisme qui a coûté en fin d'année écoulée un viol sur un écolier de sept ans. Et bien sur, ce n'est pas l'irresponsable maire qui devait faire les frais de ce despotisme, mais la presse. En voilà une liste non-exhaustive sur les scandales des maires qui ne voient pas leurs bosses.