«Les maires ne peuvent pas répondre aux exigences des citoyens. Ils subissent des pressions énormes.» La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, s'est élevée contre la restriction des prérogatives des élus locaux, notamment les maires, affirmant que ces derniers ne cessent de faire l'objet de «pressions énormes» et, un casse-tête quasi quotidien. «En l'absence de prérogatives, les élus locaux ne peuvent répondre aux exigences des citoyens», a-t-elle soutenu hier lors d'une conférence de presse tenue à Alger, à l'issue d'une réunion avec les élus locaux. Elle a mis en exergue l'impératif renforcement des pouvoirs des maires. Aussi, l'intervenante tenant compte de la mise en place d'un arsenal de mesures de contrôle sévères des APC estime que les enquêtes sur les fortunes des élus locaux (maires) doivent être «élargies également à l'ensemble des élus, notamment les députés». Dans ce sens, elle a dressé un véritable réquisitoire à l'encontre des députés puisque selon elle, l'affairisme règnerait au sein de l'Assemblée populaire nationale (APN), qui est devenue, de l'avis de Mme Hanoune, une «tribune d'enrichissement rapide». Elle a, dans ce sillage, appelé à l'assainissement de l'Assemblée de certains élus «malsains», selon elle, insistant en outre, comme à l'accoutumée sur la dissolution de l'APN du fait que celle-ci ne jouerait aucun rôle selon la conférencière. Se montrant non satisfaite de la nouvelle mesure en direction des APC, selon laquelle les communes auront accès aux crédits bancaires, Mme Hanoune a affirme que «les APC (pauvres) ne peuvent supporter l'endettement». Plus explicite, elle ajoute «les pouvoirs publics doivent créer des zones d'activités et ce, afin de permettre la création de nouveaux postes d'emploi». La secrétaire générale du PT a, par ailleurs, exhorté ses élus à donner des bilans annuels concernant leurs activités dans chaque wilaya. En évoquant le dernier contrat politique signé avec le RND, lors des récentes élections sénatoriales, et selon lequel le PT a soutenu les élus du RND, l'intervenante a dressé un lourd réquisitoire contre la formation dirigée par Bouguerra Soltani, le MSP. «Aucun parti n'a le droit de s'ingérer dans les affaires de notre parti, nous sommes libres de signer des contrats avec qui nous voulons», a-t-elle réagi. Sur un autre plan, Mme Hanoune a imputé la responsabilité des scandales financiers - dans plusieurs institutions publiques à l'image de la Sonatrach, du ministère des Travaux publics et celui de la Pêche - «aux résultats du système du parti unique». Elle a par ailleurs appelé les hauts responsables à la séparation des pouvoirs, à l'indépendance de la justice ainsi qu'au respect de la présomption d'innocence. En conclusion, la secrétaire du parti a dénoncé la fuite en avant des responsables à propos des revendications socioprofessionnelles des travailleurs de l'éducation et de la santé.