Les citoyens s'interrogent et se posent la question sur ce qui se passe dans leur ville, ils vivent en patience la dégradation d'une cité autrefois bien considérée et bien entretenue en disant, La ville de Tighennif semble hors du jeu et de tout ce qui se passe à travers le territoire de la wilaya de Mascara. Malgré les réunions successives tenues au niveau du siège de la wilaya et présidées par le premier responsable, les circulaires émanant du Ministère de l'Intérieur et des collectivités locales, la campagne de sensibilisation menée tambours battants et à laquelle participent l'ensemble des directeurs de l'exécutif, les élus de la Commune font semblant d'ignorer toutes ces directives. La ville demeure à son point de départ avec des tas d'immondices entassés à tous les coins de rue, des ordures éparpillées ça et là. L'informel continue son bout de chemin sans être inquiété, les trottoirs squattés en particulier sur le boulevard des martyrs ou les boucheries se transforment le soir en restaurant servant des brochettes cuitent, des rôtisseries bloquant les issues et surtout ces graisses qui coulent et donnent une couleur noirâtre aux trottoirs. En plus, tout un quartier s'est transformé en un marché existant dans l'informel, il s'agit de l'endroit appelé Mdina Djedida, la route piétonnière a été squattée pour faire partie du décor obligeant ainsi les passants à faire du coude à coude pour transiter ce qui permet aux voleurs à la tire de trouver leurs comptes. Dans ces lieux tout se vend et s'achète sans facture, tout échappe aux impôts, à la douane et même à l'APC. Ces millions qui roulent dans l'informel sans le moindre document alors que nos élus se tournent les pouces sinon entouré un chantier dérangeant les ouvriers qui font leur travail. En dehors de la peinture des trottoirs rien n'a été fait dans le cadre de la campagne portant sur le nettoyage des villes et villages décidé par le Gouvernement. Le visiteur ou le responsable qui veut connaître l'image de cette ville peut le faire facilement sans chercher d'aide, il doit en premier lieu emprunter la place située à proximité de la daïra et tout juste devant le siège de l'APC avec ses jets d'eau à sec depuis des années, ses bancs où trainent des centaines de Gobelet, et ses espaces verts qui se sont transformés par la force du temps en espace désert. La place elle-même sert plus de parking pour les clandestins qui exercent dans l'informel eux aussi que pour les citoyens. En avançant, c'est le jardin de la Mairie hérité de l'ère coloniale dont son espace vert ne garde que le nom et le plus important c'est le grand lac, un lieu de désolation, un lieu situé en plein centre de la ville et qui permet aux délinquants de s'épanouir à leur guise en s'adonnant à la boisson alcoolisée au vu et au su de tous, comme il sert de pissoire sauvage pour les marchands du souk. C'est l'image de la terre brulée.