La ville de Tighennif vit une dégradation constante par la faute de ses responsables qui ne lui accordent aucun intérêt en particulier sur le plan urbanistique. Cette ville vit trois temps dans la journée, un matin calme qui donne l'image des citoyens civilisés qui vaquent à leurs préoccupations, avec des endroits connus où se rassemblent résidants et passagers, un genre de souk. La mi-journée, la ville se trouve déserte sauf quelques passagers qui empruntent le boulevard des martyrs par où transitent les transports de voyageurs et sur lequel, existent certains arrêts non réglementés. Mais le soir, la ville est envahie par des bandes de jeunes venant des villages et douars avoisinants qui ne se conforment à aucun règlement, leurs véhicules de toutes marques Mazda et Renault 4 sont stationnés anarchiquement sur les trottoirs, dans les espaces verts pendant qu'eux, avec des gobelets de café à la main, roulent partout ou sont assis sur les trottoirs, sur les bordures des ronds points, sur les marches des escaliers, prononçant des obscénités et agressant verbalement tout ceux qui passent auprès d'eux. Des notables rencontrés se posent la question « où sont passés les responsables ? que font le maire et le chef de Daïra ? Jamais la ville n'est arrivée à un point de dégradation comme c'est le cas ». malgré son rang de chef lieu de Daïra, la ville ressemble plus à un douar qu'à une ville moderne, privée de son marché aux fruits et légumes avec déplacement des marchands vers un lieu éloigné dans la zone industrielle, ce qui a permis à des magasins de fruits et légumes de pousser comme des champignons à travers toute la ville exerçant dans l'informel et encouragés par d'autres marchands de produits alimentaires ne répondant à aucune règle d'hygiène, vendant des produits dont les dates de péremptions arrivent à terme dans quelques jours sinon périmés. Le visiteur peut facilement remarquer que tous les trottoirs sont squattés, marchandises exposées pèle mêle, des vêtements suspendus à l'entrée des magasins, sur les lieux dit « Medina Djeddida ». La circulation des personnes est presque impossible. Coté hygiène et propreté, la ville de Tighennif est une des villes les plus sales de la wilaya. Ces deux lacs qui faisaient sa fierté sont aujourd'hui à sec pour être transformés en dépotoirs sauvages et fief de la délinquance. Les arbres qui faisaient le décor de la ville sont abattus, la ville a perdu de son charme d'antan. Le grand lac asséché a reçu des aménagements pour une somme colossale pour ne ressembler à rien et ce n'est que les délinquants qui trouvent leur compte par la consommation et la vente de boissons alcoolisées sans être inquiétés. La salle OPOW qui se trouve à proximité s'est elle aussi transformée en dépotoir malgré un mur d'enceinte. Ce dépotoir est il l'œuvre des riverains ou les sportifs eux même ? On doit également parler de l'esplanade servant d'agence d'arrêt de bus, c'est un lieu délaissé qui sert plus au stationnement de camions et autres véhicules qu'aux bus, des nids de poules qui peuvent cacher un véhicule, aucun abri bus, ni sanitaire, avec les alentours squattés par une masse d'ouvriers qui l'envahissent très tôt le matin à la recherche d'embauche auprès des fellahs (bazar comme appelé). Le petit lac qui se trouve en plein centre ville est un lieu laisser à l'abandon, même le jardin qui y existe se dégrade au fil des jours hors que ce lieu est à proximité de la Kasma des Moudjahidines, la maison de rééducation, la crèche, les locaux des scouts et longé par un Boulevard qui relie trois quartiers importants, le centre au quartier de Sidi Athman, Sidi Hamou, Hai Salem, Tighennif va-t-elle retrouver son look, se demandent les résidants ? « Peut-on vraiment faire une petite promenade au petit lac avec nos enfants », se demande Hadj Djilali ? Tout en répondant à sa question, jamais Tighennif ne verra revenir son image d'antan.