Les pauvres ménages confrontés à une inflation galopante en souffrent énormément à joindre les deux bouts. Le remplissage d'un couffin en légumes et fruits sans viande rouge, ni blanche, ni poisson bleu ou blanc qui ne dépassait pas les mille dinars, a été doublé voire triplé. Le citoyen ne cesse de crier sa colère face à la nouvelle flambée des prix des produits de large consommation. Les prix du poulet, des œufs, de la tomate, de la pomme de terre, des sodas viennent de connaître de nouvelles augmentations. Le poulet est cédé entre 410 et 470 dinars le kg contre 380 dinars il y a seulement deux semaines. Les œufs ont suivi. Le plateau de 30 œufs est cédé à 360 dinars, contre moins de 320 dinars il y a une semaine. La décision du gouvernement d'exonérer de TVA et de droits de douanes l'aliment de bétail et les produits finis de la filière avicole n'a pas stabilisé les prix du poulet de chair. Les prix continuent leur tendance haussière entamée il y a plus d'une année. Les exonérations de TVA et de droits de douanes ne bénéficient pas aux consommateurs et profitent davantage aux importateurs. Dans la Loi de finances 2013, le gouvernement s'attend pourtant à des baisses significatives du prix du poulet. Pour le moment, c'est plutôt le contraire qui se produit. L'Union des commerçants impute la hausse des prix du poulet à la faiblesse de la production nationale. « Nous produisons 250 000 tonnes de poulet [par an] alors que la demande nationale est de 400 000 tonnes », selon son porte parole Hadj Tahar Boulanouar. « Les prix du poulet vont rester élevés jusqu'à mars prochain », prévient il, en plaidant pour l'encouragement de la production nationale. Outre le poulet, la tomate fraîche a atteint un pic de 100 dinars le kilogramme tandis que le prix de la salade dépasse 90 dinars le kilogramme. La pomme de terre ne cesse d'augmenter pour atteindre 100 dinars le kg, contre 55 dinars seulement il y a moins d'un mois. « Pour les fruits et légumes, nous enregistrons un déficit de 30 % en termes de disponibilité en raison du manque de marchés de proximité et de magasins de détail, ce qui explique la différence importante entre les prix de gros et les prix de détail », explique M. Boulanouar. Ces hausses des prix affaiblissent davantage le pouvoir d'achat des Algériens, confrontés à une inflation galopante depuis le début de l'année en cours. Le ministère du Commerce croise les bras et n'arrive pas à contrôler les prix sur les marchés. Les commerçants et les producteurs procèdent régulièrement à des augmentations souvent soudaines et injustifiées des prix, sans informer les consommateurs.