Finalement, l'accalmie accordée aux ménagères par les commerçants des fruits et légumes n'aura pas fait long feu devant la cupidité des uns et l'indifférence des autres, y compris les pouvoirs publics compétents et les associations de protection du consommateur.La mercuriale des fruits et légumes, qui varie désormais au rythme du réchauffement climatique, reste vraiment insaisissable d'un marché à l'autre à travers tout le territoire de la wilaya de Tiaret. Cette situation qui perdure, provoque évidemment, soit l'ire pour certains, soit la résignation ou la dysphorie pour d'autres parmi toutes les couches de la population, et particulièrement celle majoritaire des ménages démunis ou à faibles revenus. En effet, rien n'échappe, aujourd'hui, à cette flambée vertigineuse et même les fèves qui sont cultivées dans toutes les zones du pays. Actuellement, il n'est plus question de viande, de volaille, d'œufs ou de sardine, c'est au tour d'un produit qui constitue incontestablement l'alimentation de base de la majorité des Algériens, en particulier des familles à faibles revenus. Il y a à peine deux jours, la pomme de terre était cédée à 20 dinars le kilo. Aujourd'hui, elle se vend à 50 dinars. Et ce, quelques jours après l'annonce d'une reprise en main par l'Etat du secteur de l'agriculture et de la création d'une entreprise publique chargée de la gestion des marchés de gros de fruits et légumes, un modèle de l'ex OFLA des bonnes années 70. Tous les prix flambent et crachent du feu, car la folie mercuriale touche aussi bien les produits de large consommation que les fruits et légumes, ainsi que les produits cosmétiques. Cette situation commence à inquiéter sérieusement, surtout si on met à penser au prochain mois de Ramadhan. Mais le plus inquiétant est que tous les citoyens ont, aujourd'hui, le sentiment que les prix ne cesseront d'augmenter, à chaque annonce d'une nouvelle mesure relative à l'amélioration du pouvoir d'achat des Algériens. Quelques tournées dans les marchés fixes ou hebdomadaires des fruits et légumes à travers de nombreuses zones de la wilaya permettent de constater qu'aucun produit n'est épargné par cette mercuriale enragée. Ainsi, pour un ménage désireux de préparer un simple ragoût, il faudra débourser 50 dinars le kilogramme pour la patate, 60 dinars pour l'aubergine, 100 dinars la tomate et le poivron, 40 dinars pour l'oignon frais. De même pour le poulet qui est cédé à 260 dinars le kilo, alors qu'il y a trois jours, il s'offrait à moins de 190 dinars le kilo sur les marchés de Tiaret, Sougueur ou Mahdia. Quant au dessert, mieux vaut ne pas y penser, nos mandarines et nos oranges n'ont jamais quitté la barre réglée entre plus de 160 et plus de 190 dinars le kilogramme, toutes qualités confondues.