Avec une route éventrée, des trottoirs jamais faits, de la poussière à vous donner l'asthme en été quand ce n'est pas la gadoue qui vous empêche de quitter le village en hiver, la vie dans la campagne n'est pas toujours une icône de verdure et de plein air ! Les citoyens du douar Sidi-Charef relevant de la commune de Sirat, ont manifesté hier matin en bloquant la route nationale 49 empêchant tout passage du trafic empruntant ce tronçon reliant entre Relizane et Oran, en usant des pneus brulés, de troncs d'arbres, de pierres et d'objets hétéroclites. Une circonstance pour qu'ils se fassent entendre auprès des autorités, qui a fait l'objet d'un communiqué par le biais duquel, les manifestants soulèvent le peu d'intérêt alloué à leur agglomération peuplée de 5.000 âmes et qui n'a bénéficié d'aucun projet depuis l'indépendance, malgré les promesses répétées par les responsables locaux, mais vainement. D'après les concernés, forts nombreux à avoir participé à cette manifestation, la raison de cette protestation est due à un certain nombre de sérieux problèmes qui perdurent depuis des années, dont vient en premier rang, la route qui est dans tous ses lamentables états, offrant en été la combinaison propice pour étouffer ses usagers par la poussière et, en hiver, soumettant la population du village à un diktat qui ne dit pas son nom de par une chaussée trop dégradée marqué à tout bout de champ par d'interminables flaques d'eau outre l'accumulation de tas de boue. Ce qui non seulement perturbe largement la circulation routière, mais aussi brouille tout déplacement des piétons quand il pleut, comme l'autre aménagement des trottoirs qui n'a jamais eu lieu dans cette partie de la wilaya. Ainsi, avec son isolation totale, outre cet état de fait, le village demeure carrément boudé par les transporteurs de bus et de taxis. Ce qui retombe directement sur les travailleurs qui doivent se déplacer chaque jour que Dieu fait, pour regagner les lieux de leurs gagne pain. La population du douar Sidi-Charef, demande également sa part du droit au développement pour être raccordée au réseau de gaz de ville. En effet, cette revendication est considérée comme la première priorité de toutes les priorités, en raison de la cruauté de la nature et de l'environnement dans cette partie rurale de la wilaya où la température frise avec un froid de canard en hiver, souvent sous le seuil du zéro. Ce qui oblige les gens à se débrouiller des bonbonnes de gaz butane à des prix qui frôlent l'indécence, eux qui voient le gazoduc de la Sonatrach passer par leur commune. L'autre problématique du ramassage scolaire a été aussi citée par les manifestants en l'absence d'une sérieuse prise en charge des élèves. Obligés à recourir au système D pour se déplacer à Sirat ou à Bouguirat pour regagner leurs pupitres, ils se réveillent à 5h du matin. D'où, l'unilatérale décision de pas mal de parents d'élèves qui n'ont mieux trouvé que de cloitrer leurs filles à la maison, de peur de les voir kidnappées ou agressées.