Des constructions récemment réceptionnées présentent une menace pour leurs habitants. Cages d'escaliers déglinguées, murs fissurés, terrasses mal faites, sont autant de défauts relevés çà et là dans des cités ayant englouti des milliards de dinars. Certains de ces bâtiments sont construits par des sociétés étrangères, alors que d'autres avaient pour promoteurs des Algériens. Les deux devaient, pour autant, appliquer les normes universelles de construction. Hélas, ces défauts de réalisation semblent échapper aux services de contrôle pour devenir de véritables cauchemars pour leurs bénéficiaires. A la cité AADL des Bananiers, dans la commune de Bab Ezzouar, les habitants de l'immeuble C3 ne savent plus à quel saint se vouer. A peine quelques années après avoir occupé leurs nouveaux logements, les premiers couacs ont fait leur apparition. Actuellement, c'est carrément la cage d'escalier qui risque de s'effondrer. «Elles sont dans un tel état que l'on craint de les emprunter. A la moindre secousse, les escaliers vont céder» dira un habitant. Pis encore, la société chinoise chargée des travaux n'a pas jugé utile de réaliser un mur de soutènement. En conséquence, les fondations sont sérieusement menacées suite à des glissements de terrain, ayant fini par dévoiler un grave bâclage. Dans la commune de Douéra à Alger, les bénéficiaires de logements sociaux ont été désagréablement surpris par des fuites d'eau à partir de la terrasse. L'année passée, les immeubles de l'étage supérieur ont été complètement inondés. Ceux des autres étages n'ont pas été épargnés. Sur place, nous avons constaté, quelques jours après la réception des appartements, la fuite d'eau notamment au niveau des espaces abritant les toilettes et les douches. Les résidents étaient sous le choc et leurs requêtes auprès des responsables n'ont pas trouvé une oreille attentive. A la cité Sidi Bennour, à la nouvelle ville de Sidi Abdellah, ce sont des bâtiments entiers qui sont fissurés. Les résidents ont à plusieurs reprises attiré l'attention des autorités publiques quant à cette situation, sans que rien ne soit fait pour y remédier. Bien que réceptionnés, il y a moins de dix ans, certains bâtiments, dont les matériaux de construction et la qualité des travaux sont douteux, mettent à nu un non-respect flagrant des normes. Bizarrement, les organismes chargés du contrôle de la conformité des constructions et du suivi des chantiers ne semblent pas prendre les choses en main. Des habitants de cette cité affirment qu'aucune autorité compétente n'est venue inspecter l'état des bâtiments et situer les responsabilités. Pourtant, depuis le séisme de 2003, l'Etat a imposé aux entreprises chargées de la réalisation de logements et autres infrastructures publiques de respecter scrupuleusement les normes requises afin de faire face aux catastrophes naturelles auxquelles l'Algérie devait, désormais, faire face. L'année passée, dans la daïra d'Azzefoun, à Tizi Ouzou, le plafond d'un logement social flambant neuf a cédé au premier hiver, ayant précédé sa réception. Fort heureusement aucun dégât humain n'a été enregistré, raconte un habitant. «Nous avons saisi les services de l'OPGI pour effectuer les travaux de réhabilitation, hélas rien n'a été fait. On était obligé de refaire les travaux par nos propres moyens» ajoute-t-il.