Des dizaines de contractuels de la commune d'Oran ont observé, hier, un sit-in devant la wilaya afin d'exiger une intervention immédiate du chef de l'exécutif pour prendre en charge leurs revendications. Les concernés, qui avaient reçu en 2011 des promesses de la part des autorités locales pour les intégrer en tant que travailleurs permanents, ont vite déchanté. Au lieu de les titulariser, la commune a élaboré des contrats à durée déterminée (CDD) à partir de juin 2011 pour ces saisonniers dont le nombre avoisine les 1.000, selon des sources bien informées. Pire, les concernés ont été surpris de voir leurs salaires baisser de 5.000 dinars après leur intégration en tant que contractuels. Plus grave, les années de travail, en tant que saisonniers, n'ont pas été prises en considération pour l'élaboration des nouveaux contrats contestés par les concernés. «Nous n'avons bénéficié ni d'une titularisation, ni d'une hausse de salaire, ni de rappels pour les années où nous avons exercé en tant que saisonniers», s'insurgent les contestataires. Le wali d'Oran s'était en fait engagé, l'année dernière, à prendre en charge les revendications de ces saisonniers. Leurs dossiers avaient été soumis à l'inspection de la fonction publique qui avait finalement opté pour le recrutement par contrat. Les concernés menacent, d'ores et déjà, de durcir leur mouvement de protestation dans les prochains jours. Des actions de grande envergure pourront être menées devant le siège de la wilaya et celui de la commune pour appuyer les revendications de ces travailleurs. Il est à noter que les failles dans la gestion du personnel de la mairie d'Oran sont un secret de polichinelle. La fonction publique avait rejeté à plusieurs reprises le plan de gestion de cette commune. Il a été rejeté sept fois depuis 2003 par la Fonction publique. La mairie d'Oran avait perdu 8.513 postes budgétaires et 857 postes de promotion de la période allant de 2003 à 2008 en raison du rejet par la fonction publique des plans de gestion du personnel. La cause était le «scandale des éboueurs». Des dizaines de cadres de cette collectivité locale ont été recrutés en tant qu'éboueur pour bénéficier des différentes primes alors qu'en réalité ils exercent dans des services administratifs. La fonction publique avait émis plusieurs réserves au plan de gestion de la mairie. Il avait fallu l'intervention du wali pour débloquer la situation au début de 2011.