Le Premier ministre malien, Diango Cissoko, a affirmé jeudi à Abidjan son soutien pour une intervention militaire "le plus rapidement possible dès que les conditions sont réunies" dans le nord de son pays occupé par des groupes islamistes armés. "L'intervention aura lieu dès que les conditions seront réunies et nous ferons en sorte que ces conditions soient réunies le plus rapidement possible", a déclaré Diango Cissoko au sortir d'un entretien avec le président ivoirien Alassane Ouattara par ailleurs président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO). Il a ajouté qu'il est porteur d'un message du président malien Dioncounda Traoré à son homologue ivoirien pour "davantage de soutien" au Mali afin de sortir le pays de la crise. "C'est aussi un message de demande de soutien de la part de la CEDEAO pour que le Mali sorte rapidement de cette crise en récupérant les régions du nord qui sont occupées par des bandes armées et en organisant des élections crédibles", a-t-il dit. Selon M. Cissoko, "les élections seront organisées dès que les conditions seront réunies" après la libération du nord du pays. Le Conseil de sécurité de l'Onu a donné son feu vert pour une intervention de la Force en attente de la CEDEAO forte de 3 000 hommes pour libérer le nord du Mali mais sans fixer une date précise. Avant son audience avec le président Alassane Ouattara, M. Cissoko a eu un entretien avec son homologue ivoirien Daniel Kablan Duncan qui l'a accueilli mercredi nuit à son arrivée à Abidjan. Nommé la semaine dernière à la tête d'un nouveau gouvernement après la démission de Cheick Modibo Diarra, le Premier ministre Diango Cissoko a entamé mercredi une tournée en Afrique de l'Ouest par le Burkina Faso. Après Abidjan, il doit se rendre au Bénin et au Sénégal avant de regagner son pays. Un Béninois à la tête d'une katiba, dans le Nord Dans l'organisation des jihadistes dans le nord du Mali, il y a des katibas, des unités combattantes. Chaque katiba compte environ 90 personnes. Jusque-là, à la tête de ces unités on trouvait essentiellement des combattants de nationalités algérienne, mauritanienne, mais quasiment pas de sub-Sahariens, excepté des Maliens. Un Béninois vient donc de prendre la tête d'une katiba, et c'est une première. Son nom de guerre est Abdoulah, le prénom d'un des fondateurs d'al-Qaïda. Il est âgé d'environ 30 ans, plutôt trapu. RFI l'avait brièvement rencontré il y a deux mois, lors d'un reportage dans la ville malienne de Gao. Il n'était alors que membre de la police islamique locale mais depuis, il a pris du grade. Abdoulah est désormais à la tête d'une unité combattante, une katiba, abandonnée il y a quelques semaines par un ressortissant nigérien, qui a fait défection. Abdoulah est de nationalité béninoise. Il est originaire du sud de son pays, d'une région frontalière avec le Nigeria. Il parle la langue yoruba, parlée au Bénin et au Nigeria. Une source sécuritaire régionale le soupçonne d'avoir joué pendant longtemps à l'envoyé de la secte Boko Haram du Nigeria dans le nord du Mali, avant d'intégrer les rangs du Mujao. Aujourd'hui, Il semble bien que la mission de ce Béninois, membre de la hiérarchie des jihadistes, soit d'enrôler au sein de sa katiba des ressortissants des pays francophones de l'Afrique de l'Ouest